Lors d’un webinaire (le troisième du genre), un peu particulier, l’entreprise est venue défendre son plan de redressement. Un plan modifié qui doit à nouveau être validé le 17 février avant de passer au tribunal.
En préalable, le PDG de Hopium, Stéphane Rabatel, a présenté ses excuses pour le report de ce webinaire. Il voulait présenter un plan plus complet, avec des garanties de financement. Le CEO a ensuite rappelé que ce plan avait été présenté le 13 décembre aux créanciers (13 différentes classes). Le montant global du remboursement prévu était de 9 millions, sur une période entre 6 et 9 ans. Pour obtenir un accord du tribunal des affaires économiques de Paris, il fallait le soutien des financiers. Le 6 janvier, un vote positif a permis de statuer sur le plan. Mais l’autre point concernait la garantie de financement du plan.
Activation d’un plan B et report de l’audience au tribunal
Avant l’audience au tribunal (qui était prévue le 16 janvier), il fallait réunir 75 % des 8 millions prévus au titre de l’augmentation de capital avec droits préférentiels de souscription. Or, au 6 janvier, Hopium n’avait réuni que 2,2 M d’euros, de la part de deux actionnaires. Une garantie potentielle à hauteur de 6 millions était possible. Mais, il n’était pas question, ni pour Hopium, ni pour le tribunal, de risquer la liquidation judiciaire. Le 7 janvier, il a donc été décidé de recourir au financement alternatif avec le fonds Atlas Special Opportunities qui apporte 12,5 millions d’euros sur 15 mois sous forme d’obligations convertibles.
C’est donc un plan modifié qui doit être mis au vote auprès des actionnaires. Ce qui est prévu le 17 février. Le nouveau plan annule les deux augmentations de capital (celle de 8 millions avec DPS et une autre réservée de 5,7 millions). Le montant du remboursement est toujours de 9 millions sur une période de 6 à 9 ans (avec notamment le remboursement des précommandes de 500 Machina pour un montant de 280 000 euros). « La dilution est moins importante pour les actionnaires et le financement est sécurisé jusqu’à mai 2026 », a souligné Stéphane Rabatel.
Des clients en ligne de mire
Le dos au mur, Hopium n’a que deux alternatives lors de l’audience du 27 février : la sortie du redressement judiciaire ou la liquidation. C’est clairement la première qui est privilégiée. La société s’est réorganisée et le travail sur sa pile (performante et compacte) lui permet de revendiquer de nombreuses marques d’intérêt. Outre son projet avec K-Challenge, elle est officiellement en compétition sur trois projets (deux sur un avion léger, un sur un bus). Et il y a aujourd’hui 25 projets en cours auprès de clients européens et essentiellement dans l’aéronautique et le naval.
Hopium, qui a fait le deuil de son projet de voiture* (cela a été réaffirmé), affiche toujours son ambition d’être l’acteur de référence sur le transport lourd à partir de 2028-2030. Pour Stéphane Rabatel, le concurrent unique est le Diesel.
*La Machina sera néanmoins exposée à Hyvolution