Suite à l’annonce du gouvernement, qui a délivré le premier permis en France pour prospecter de l’hydrogène en sous-sol, nous avons été contactés par TBH2 Aquitaine. Voici donc plus de détails sur ce qui va se passer dans les Pyrénées-Atlantiques.
C’est toujours une bonne surprise, et en même temps une reconnaissance, quand les acteurs vous appellent en direct. Et en l’occurrence, Hydrogen Today a pu s’entretenir avec Christophe Hecker, en charge des relations presse de Terrensis, la maison-mère de TBH2 qui s’est vu octroyer le premier permis de recherche d’hydrogène en France. Avant d’entrer dans le détail, il nous a avoué avoir été dépassé par l’emballement médiatique autour de l’hydrogène naturel en France. « Il y a une réalité économique : l’hydrogène naturel est le moins cher, avec des études qui démontrent qu’il coûte 6 à 8 fois moins cher que l’hydrogène vert, avec un prix de 1 euro le kilo, voire moins », souligne-t-il.
Le premier à avoir déposé un permis
A l’origine du projet se trouve un homme, Vincent Bordmann, qui a passé 30 ans dans une grande compagnie gazière. Cela fait 10 ans qu’il s’intéresse à l’hydrogène. Il a créé la société Terrensis, basée à Strasbourg, en mars 2022. Par un hasard du calendrier, le code minier a évolué un mois après, en autorisant la recherche d’hydrogène sous terre. C’est aussi en avril qu’est créée une autre société, TBH2 Aquitaine, qui est une filiale à 95 % et basée à Pau. Et un permis a été déposé en juillet.
« Nous sommes les premiers à avoir décroché le permis, car nous étions aussi les premiers à le déposer », indique Christophe Hecker. A ce propos, il estime que le délai de 16 mois pour l’instruction est un « délai raisonnable », car « l’administration veut s’assurer qu’elle a affaire à des gens sérieux et souhaitant faire une exploitation raisonnée ». Rappelons que 45-8 Energy et Storengy font partie des autres candidats qui ont déposé des permis dans les Pyrénées-Atlantiques.
Le permis a pour nom Sauveterre H2. Et attention, il y a une astuce à plusieurs niveaux. Sauveterre fait référence au village de Sauveterre-de-Béarn, un haut lieu touristique, et jouissant du surnom envié de « Perle du Béarn ». Mais, c’est aussi un clin d’oeil à la volonté de sauver la terre. Quant au nom H2, le 2 est symbolisé en tant qu’exposant au lieu d’indice, pour faire référence aux deux gaz que sont l’hydrogène et l’hélium. Et ce permis couvre une zone de 225 km2, à cheval entre le Béarn et la Soule. C’est un paysage très vallonné, très rural avec des villages de 250 habitants, voire des hameaux peuplés de 50 personnes.
D’autres projets en vue
Concrètement, l’obtention du permis autorise TBH2 Aquitaine à faire des recherches pendant 5 ans. Il s’agit de faire des campagnes d’acquisition pour cartographier la zone et mieux comprendre où se trouve l’hydrogène. La phase va durer trois ans. Ensuite, il faudra déposer de nouvelles demandes pour pouvoir forer. « L’hydrogène naturel est un game changer, car c’est une énergie décarbonée et écologique. Elle va permettre de décarboner l’industrie, puis dans un second temps la mobilité », indique Christophe Hecker.
Concernant la contestation qui pourrait naître de l’exploitation du sous-sol, « on ne peut pas écarter ce risque, mais on va tout faire pour ne pas y arriver », indique Christophe Hecker. « Nous ferons preuve de transparence. Notre volonté est d’ailleurs d’associer les populations autour, qui seront au passage les bénéficiaires, dans une logique de circuit court », poursuit-il. TBH2 Aquitaine proposera ainsi aux habitants d’assister aux campagnes d’acquisition et de prendre en main des détecteurs. « La zone concernée par le permis se caractérise par une faible densité de population, et il n’y aura pas de nuisance directe », assure M. Hecker.
On entendra sans doute parler à nouveau de Terrensis qui a d’autres projets.