
Malgré les risques de blocage, l’événement LMH2 a bien eu lieu. Organisé pour la première fois sur le circuit des 24 H du Mans, il fait salle comble. Un indicateur plutôt encourageant.
Sans nier le contexte difficile, le maire du Mans et le Président de la métropole, Stéphane Le Foll, et le Président de l’ACO, Pierre Fillon, ont voulu placer la journée sous le signe de l’optimisme. Le premier a rappelé sa volonté de décarboner la flotte de bus avec 10 % d’hydrogène, tout en annonçant son souhait de voir voler au dessus du Mans l’avion de BlueSpirit Aero lors des prochaines 24 h du Mans. Le second a rappelé son intérêt pour l’hydrogène, tout en se félicitant de voir autant de monde pour un tel événement.
La Chine creuse son écart
La journée a été marquée par l’intervention de Mikaa Blugeon-Mered, expert en géopolitique de l’hydrogène. Il a expliqué que le coup de mou observé en France n’était pas aussi marqué dans le reste de l’Europe et encore moins dans le monde. Et au passage, il a donné quelques coups de griffe contre des administrations à Bercy qui font du blocage et ne veulent pas financer l’hydrogène, parce que « Jancovici a dit que ». Des dogmes qui ralentissent la France, pendant que la Chine, la Corée du Sud et dans une moindre mesure le Japon avancent à grands pas. La seule Chine compte plus de stations H2 que l’Europe et les USA combinés.
On a appris que 120 pays dans le monde ont une feuille de route (ou stratégie hydrogène), dont un tiers avec des ambitions plus fortes qu’en France. Bref, on décroche. Cet expert a aussi évoqué l’Allemagne qui a noué des accords avec 46 pays de façon à sécuriser ses approvisionnements en hydrogène. Mikaa Blugeon-Mered a aussi souligné que l’hydrogène connaissait une progression plus rapide que l’éolien et le solaire. Toute la question est de savoir comment on peut changer la situation en France.
Un autre point fort sera l’intervention de François Gemenne, l’un des experts du GIEC. Il donnera son avis sur le rôle de l’hydrogène dans la décarbonation.
Du côté des véhicules, outre le prototype H24 EVO, on peut voir des véhicules de Toyota (Mirai, Hilux H2, camion Hyliko), le bus Daimler à hydrogène (avec pile Toyota), la moto de Kawaski, un vélo de Pragma et des protoypes de Polytech Nantes et du lycée de la Joliverie à Nantes.











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