Les opérateurs gaziers veulent injecter de l’hydrogène dans leurs réseaux


Les opérateurs d’infrastructures gazières* ont réalisé un rapport commun qui préconise d’injecter dans leurs réseaux de l’hydrogène et de contribuer ainsi à son développement, afin de parvenir à une neutralité carbone en 2050. L’hydrogène renouvelable (obtenu via la récupération d’hydrogène coproduit dans l’industrie, celui issu de la pyrogazéification de déchets ou biomasse, du reformage de gaz avec stockage du carbone ou bien encore du Power-to-Gas) pourrait transiter par les réseaux gaziers, des sites de stockage et des terminaux méthaniers. Et ce, avec des coûts limités d’adaptation des infrastructures.

Selon ce rapport, il est possible d’atteindre à court terme, le taux de 6 % en mélangeant l’hydrogène avec du gaz naturel dans la plupart des réseaux, avec très peu d’adaptations. Un travail devra être mené en amont pour identifier les sites propices à ces injections et remplacer les équipements spécifiques, afin de garantir la qualité du gaz à tous les consommateurs, y compris industriels. Pour faciliter le déploiement des projets, les opérateurs gaziers recommandent de fixer une capacité cible d’intégration d’hydrogène en mélange dans les réseaux à 10 % en 2030, puis 20 % au-delà, pour permettre d’anticiper l’adaptation des équipements, en particulier ceux situés à l’aval des infrastructures, et leur certification à ce taux d’hydrogène.

D’ici 2050, des volumes significatifs pourront ensuite être injectés avec des coûts maîtrisés d’adaptation des infrastructures. Pour des volumes d’hydrogène injecté jusqu’à 40 TWh et en fonction de différents scénarii de déploiement, les coûts d’adaptation s’échelonneraient entre 1 et 8 €/MWh soit un montant très faible au regard des coûts de production de l’hydrogène décarboné et renouvelable. Ces perspectives reposent sur une utilisation coordonnée de trois grandes solutions : mélange hydrogène-autres gaz renouvelables, la méthanation et le déploiement d’infrastructures 100 % hydrogène par la conversion d’ouvrages gaziers existants ou création de nouveaux réseaux.

*GRTgaz, GRDF, Storengy, Elengy, Téréga, R-GDS

Cet article vous a plu ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

Nos derniers articles

HyPorts