Après l’Allemagne et la France, l’Espagne veut devenir le principal « pôle industriel » de production d’hydrogène vert. « Le gouvernement espagnol s’engage fermement en faveur de l’hydrogène vert », a assuré le 25 mai le chef du gouvernement Pedro Sanchez, lors d’une cérémonie officielle à Tolède. L’hydrogène vert fait partie des secteurs ciblés par le plan de relance espagnol transmis à Bruxelles pour bénéficier des fonds spéciaux européens débloqués face à la pandémie de Covid-19. Environ 1,5 milliard d’euros seront puisés dans ces fonds dans les trois années à venir, a expliqué le Premier ministre espagnol, sans préciser s’il s’agirait de subventions non remboursables ou de prêts.
« Le soutien ferme à cette technologie permettra de stimuler les investisseurs pour mobiliser jusqu’à 8,9 milliards d’euros d’ici à 2030 », a précisé dans un communiqué le gouvernement, qui dit compter sur des partenariats public-privé. Madrid, qui a lancé un appel à projets sur l’hydrogène vert dans le cadre de la répartition des fonds européens, affirme avoir reçu plus de 500 propositions d’entreprises.
Par exemple, le fabricant américain de moteurs Cummins a annoncé qu’il investirait 50 millions d’euros dans la construction d’une usine d’électrolyseurs destinés à produire de l’hydrogène vert, dont la mise en service est prévue pour 2023 dans la région de Castille-la-Manche. L’usine aura une capacité de production de 500 mégawatts par an, pouvant être portée à 1 gigawatt, a affirmé le président de Cummins Tom Linebarger, assurant qu’elle serait « l’une des plus grandes au monde » dans ce secteur. La nature de l’énergie qui sera utilisée pour faire tourner l’usine (fossile ou renouvelable) n’est toutefois « pas encore » connue, « car nous sommes encore dans une phase de sélection du site où [elle] sera implantée », a précisé une porte-parole à l’AFP.