Alors que l’hydrogène est plus que jamais poussé au Mans, avec dès aujourd’hui l’ouverture du Village H2, l’ACO fait en sorte de pouvoir accueillir des prototypes d’ici trois ans.
Interrogé par l’AFP, Pierre Fillon, le Président de l’automobile Club de l’Ouest, se montre confiant sur la probabilité de voir des voitures à l’hydrogène rouler sur le circuit de la Sarthe. « Les deux technologies, pile à combustible et moteur à combustion hydrogène, seront acceptées et autorisées pour les constructeurs souhaitant s’engager aux 24 Heures du Mans dans cette catégorie », a-t-il déjà indiqué, en précisant que « le règlement sera conçu pour permettre à une voiture à hydrogène de gagner ».
Pour l’heure, ni Alpine ni Toyota – les candidats les plus sérieux – n’ont annoncé de date pour leur arrivée « en mode hydrogène » aux 24 Heures du Mans. « Les autres constructeurs n’en sont qu’au stade de la réflexion. Mais l’ACO prévoit d’ouvrir tout grand la porte dès 2027 », écrit l’AFP dans sa dépêche.
En attendant l’hydrogène liquide
Il faudra toutefois trancher sur le mode de stockage de l’hydrogène. Si Mission H24 a décidé de le garder sous forme gazeuse pour la H24 EVO, qui débutera en piste en 2025, les constructeurs automobiles attendent la prochaine étape. « Pour passer éventuellement à l’Hypercar, il faut qu’on continue à avancer sur le stockage liquide », estime ainsi François Champod, le responsable d’Alpine. « Il y a pas mal de travail en cours avec la FIA, et avec d’autres équipementiers (…) mais ce n’est pas qu’une affaire de voitures, il faut que toute l’infrastructure suive », poursuit-il.
Cependant, l’hydrogène ne se liquéfie qu’en dessous de -253°C, ce qui nécessite une technologie coûteuse en énergie. Et au Mans, comme sur tous les circuits qui accueilleront ces « protos » nouvelle génération, il faudra soit construire soit amener sur place les installations de stockage et de ravitaillement. Un défi de taille.
« Depuis 2018 et le lancement de la Mission H24, l’écosystème hydrogène a énormément évolué », se félicite toutefois Pierre Fillon. « Nous apprenons en marchant, en roulant. Nous découvrons (…) Nous sommes tous conscients des enjeux pour le futur du sport automobile », conclut le Président de l’ACO. Plus de détails à suivre lors de la conférence de presse prévue vendredi.