Lors de la conférence annuelle de France Hydrogène, une table ronde a permis d’évoquer les conditions du passage à l’échelle. Pour la mobilité, il faut agir aussi sur la demande.
Ce thème a été traité par Jean Luc Brossard, Président du CCFA et expert du véhicule bas carbone à la PFA. Il a expliqué que les cas d’usage concernent les flottes captives avec les taxis, les utilitaires et les bus. À plus long terme, le camion à hydrogène pourra répondre aux besoins du transport longue distance. Mais dès aujourd’hui, des taxis sont immatriculés au sein des flottes Hype et Hysetco.
Un écosystème français de la mobilité hydrogène
S’agissant des utilitaires, il se trouve que les deux constructeurs français sont présents sur ce segment, avec Renault (Hyvia) et Stellantis. Ces véhicules sont produits en France. Il y a tout un écosystème dans l’hexagone au niveau des piles avec Symbio et des réservoirs avec Forvia et Plastic Omnium.
Une aide comme pour la batterie
« Mais, pour passer à l’échelle, il faut une aide publique » estime M. Brossard. Selon lui, le gouvernement devrait aider le véhicule à l’hydrogène comme il l’a fait à partir de 2010 pour le véhicule à batterie. « Il faudra au moins 5 ans pour arriver à être compétitif », a souligné l’expert de la PFA. Et de poursuivre : « c’est important de soutenir cet écosystème français de l’hydrogène, car il crée des emplois alors que la transition vers la mobilité électrique à batterie risque d’en faire perdre ».
Des stations pour rassurer
Pour Jean Luc Brossard, il est important de jouer sur les volumes. Mais il est important aussi qu’il y ait une visibilité sur le prix de l’hydrogène avec un bouclier tarifaire. Il se pose aussi la question des stations. « C’est une question de volonté », a insisté l’expert de la PFA. Et cela permettra de rassurer les clients ». La directive AFIR va jouer un rôle, avec des stations tous les 200 km. Idéalement, il faudrait entre 400 et 1000 stations d’ici la fin de la décennie.