Spécialiste des nanotubes, Nawah veut passer à l’échelle industrielle au coeur des piles

nanotubes Nawa Technologies

Spécialiste des nanotubes, Nawa Technologies veut passer à l’échelle industrielle au coeur des piles

Anciennement Nawa Technologies, la pépite de la French Tech a été reprise en octobre 2023 par le fonds Kouros*. La volonté est de faire passer la start-up à l’échelle industrielle. L’un des deux axes de développement est l’hydrogène, avec des composants pour les piles à combustible.

Comme le relate la presse régionale, Nawah a inauguré hier à Rousset (Bouches-du-Rhône) un site de production de 4 600 m2 qui regroupe des bureaux, des laboratoires et des zones de production. L’entreprise, qui est dirigée par Florent Bergeret, Directeur de la Stratégie et des Investissements de Kouros France, veut rapidement passer à l’échelle. « Nawah est le seul acteur au monde capable de produire des nanotubes de carbone verticalement alignés par centimètre carré, avec des capacités de 20 000 m² par an, là où nos concurrents peinent à produire quelques centimètres carrés », indique le PDG. « Notre volonté est d’atteindre 400 000 mètres carrés par an. Nous avons commandé une nouvelle machine pour répondre à ces objectifs ».

Taille réduite et moins de platine

Que fait précisément Nawah ? À la base, la société capitalise sur des brevets du CEA et destiné aux batteries. Mais, elle a développé une électrode à l’échelle nanométrique pour les piles à combustible. Elle combine du nanocarbone 3D (sa spécialité) et du nanoplatine. Cela permet de réduire la taille et les coûts, avec en prime un gain en performance de 20 %. Plus de détails ici. Baptisée NawaTrode FC, cette électrode en forme de rouleaux, va être produite à grande échelle en 2026.

Il y a quelques jours, Nawah et Etsem Lab (son centre de R&D applicative) étaient à Stuttgart, au salon Hy-FCell. Ils y ont présenté l’électrode en question, que l’on peut combiner avec une nouvelle membrane avec revêtement catalytique (CCM) nécessitant trois fois moins de platine, « une véritable révolution dans le domaine des piles PEM à haute température ». La dite membrane est fournie par BASF et fonctionne à une température avoisinant les 180 °C. « Nous sommes convaincus que les piles à combustible à haute température joueront un rôle crucial pour des applications exigeantes telles que l’aviation et les poids lourds », estime Florent Bergeret, qui est aussi le Président d’ETSEM Lab.

*Un fonds qui s’intéresse à l’hydrogène et qui a investi dans Haffner Energy et Hysetco. On lui doit la création de Carbonloop et de Hyliko. Il a lancé récemment la plateforme Hydrogen Edge avec un focus sur les usages de l’hydrogène produit à très grande échelle, quels que soient leur forme ou leur utilisation : hydrogène, ammoniac, méthanol et carburants durables pour l’aviation (SAF).

Cet article vous a plu ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Image de Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

Nos derniers articles