La Normandie à fond sur l’hydrogène

En ouverture des journées hydrogène, la région et la métropole de Rouen ont évoqué leur vision. L’hydrogène vert est une nécessité pour l’industrie et la mobilité lourde.

Hubert Dejean de la Batie, Vice-Président de la Région Normandie, a rappelé en préambule que la vallée de la seine absorbe un tiers de l’hydrogène français. Le sujet n’est donc pas nouveau. Mais, il faut passer de l’hydrogène gris à l’hydrogène vert. Le projet de Port Jérôme, prénotifié par la France au niveau des IPCEI, va permettre de concrétiser cet idéal. Mais, la production sera largement absorbée par les gros industriels du coin, à commencer par les pétroliers Total et Exxon.

La région s’intéresse aussi à la mobilité. M. Dejean de la Batie a fait référence l’autocar Diesel retrofité en hydrogène par Transdev et des partenaires. Ce véhicule, dont la durée de vie se retrouve allongée, roule sur une linge Rouen-Evreux. La Normandie pense qu’il y a aussi un potentiel pour le train H2, notamment sur les lignes Paris-Granville e Rouen-Dieppe. Le Vice-Président a souligné que « plus personne ne se pose la question de savoir s’il faut aller ou pas dans l’hydrogène, on est obligé d’y aller », a-t-il dit. Et « nous, on est à fond sur l’hydrogène, avec une dorsale majeure sur l’Axe Seine », a-t-il martelé.

Pour sa part, Nicolas Mayer-Rossignol, Maire de Rouen, Président de la Métropole Rouen Normandie, a fait part d’un alignement des volontés pour décarboner sur cet axe, en faisant référence à Edouard Philippe et Hervé Morin. S’agissant de la mobilité, la métropole a décidé de faire l’acquisition de 14 bus Van Hool. L’un d’eux est d’ailleurs exposé aux journées hydrogène. Les autres arriveront entre septembre et décembre. Affectés à une ligne unique, ces bus seront alimentés en hydrogène vert par une centrale solaire qui fournira l’électricité nécessaire pour un électrolyseur de 2 MW. La métropole de Rouen s’intéresse aussi aux carburants synthétiques. M. Mayer-Rossignol a rappelé qu’il pouvait libérer du foncier dans la zone industrielle et portuaire, son souhait étant qu’un pipe commun puisse faire transiter tout cet hydrogène.

On a appris par ailleurs qu’une barge à hydrogène va être mise en service dans le port fluvial de Rouen. Le projet a pour nom ELEMANTA H2 et rassemble plusieurs partenaires (Améthyste, ArianeGroup, le Cetim, HDF Energy, Rubis Terminal et Sofresid engineering). L’objectif est d’apporter des services d’électrification à quai, en complément du réseau électrique, pour des bateaux de type porte-conteneurs, navires de croisière ou encore tankers. ELEMANTA H2 permettra aussi le soutage en hydrogène pour répondre aux besoins d’avitaillement des futurs bateaux à hydrogène.

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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