Comparable à l’Orient Express Silenseas que veut lancer le groupe Accor en 2026, un autre projet de navire de luxe à l’hydrogène est porté par le croisiériste Ponant, qui veut le mettre à l’eau avant 2030. Nom de code : Swap2zero.
« À l’horizon 2030, notre futur navire vise le zéro émission de gaz à effet de serre en navigation, en manœuvre, au port et au mouillage. Son empreinte carbone sera réduite tout au long de son cycle de vie. Aux énergies renouvelables fournies par le vent et le soleil seront combinées des énergies décarbonées et non fossiles associées à des piles à combustibles ». Voici le cahier des charges, résumé par Hervé Gastinel, le Président de Ponant.
Le projet Swap2Zero (sustainable wind assisted propusion zero emission ready) prendra la forme d’un navire de 181 m de long et proposant une centaine de cabines.
Au niveau de la chaîne de propulsion, l’accent est mis d’abord sur le vent. Ponant prévoit un système vélique et une carène permettant de fournir en moyenne 50 % de l’énergie. Le cabinet d’architecture navale Stirling Design International met en balance deux technologies : les Oceanwings (qu’on trouve déjà sur Energy Observer) et les Solid Sails (utilisées pour le transport de la fusée Ariane jusqu’à Kourou). Le solaire prendra aussi une place importante, avec plus de 1000 m² de surface de panneaux photovoltaïques. La nouveauté vient du fait que des dispositifs de nouvelle génération, solaires, organiques et écoconçus, seront intégrés dans les structures et les voiles.
Deux piles à bord
Mais, venons-en à l’hydrogène. Le navire embarquera deux piles à combustible. L’une, fonctionnant à basse température et alimentée à l’hydrogène liquide, sera dédiée à la propulsion, avec un système intégré de recyclage de l’eau et de la chaleur produite. La seconde fonctionnera à haute température et jouera le rôle d’un générateur à bord. Elle répondra aux besoins de la charge hôtelière du navire, la chaleur dégagée étant récupérée pour la production d’eau chaude. Le cahier des charges prévoit aussi une technologie de captation de carbone à bord, couplée à la pile haute température. Par ailleurs, Ponant précise qu’un système innovant de gestion de l’énergie développé spécifiquement permettra le contrôle et la répartition des puissances, sans qu’aucun groupe électrogène ne soit en service.
Dans le communiqué, on peut lire que l’équipe de R&D interne a rassemblé les meilleurs spécialistes de la construction navale et des énergies renouvelables. À noter que le projet, labellisé par le pôle Mer Méditerranée, a fait l’objet d’un dépôt de dossier auprès du CORIMER.