Le renversement du gouvernement de François Bayrou a peut-être fat une victime collatérale. La start-up Qairos, qui a pour ambition de faire de l’hydrogène à partir de chanvre, a besoin d’une aide d’Etat pour s’en sortir.
« Il n’y avait plus qu’à appuyer sur le bouton » : c’est ce que nous a dit Jean Foyer, le fondateur de Qairos. C’est un entrepreneur que Hydrogen Today croise depuis plusieurs années, à l’occasion de l’événement du Mans qui s’appelle aujourd’hui LMH2. Pour mémoire, son projet consiste à produire de l’hydrogène décarboné à partir de chanvre, dans un champ à Trangé (Sarthe). Un procédé alternatif à l’électrolyse, grâce à la biomasse, et qui avait le soutien de Stéphane Le Foll (ancien ministre de l’agriculture et Président de la métropole du Mans). Mais, le projet n’est toujours pas sorti de terre, faute de demande. Jean Foyer a dû licencier ses salariés, rapporte France Bleu. Et l’entreprise cumule 500 000 euros de dettes.
Une aide d’Etat pourrait tout changer. Saisi du dossier, l’ex-Premier Ministre François Bayrou aurait peut-être pu intervenir. Mais, il n’en a pas eu le temps, en raison de l’échec du vote de confiance à l’Assemblée. La situation rencontrée par Qairos n’est pas un cas isolé. Mais son fondateur est amer. « Tout était prêt. Nos investisseurs, les collectivités, 150 agriculteurs pour la production de chanvre. Et puis l’État ne suit pas. C’est bien beau de faire croire aux gens qu’on va produire de l’hydrogène décarboné. Si les politiques ne se bougent pas, cela ne reste que des annonces ». rapporte France Bleu.
Hier, les acteurs de la filière hydrogène réunis à l’événement LMH2 ont été incités à tenir bon. Mais, alors que le reste du monde avance, la France fait du surplace. Et sans soutien de l’Etat, l’entrepreneur sarthois devra se rendre au tribunal de commerce du Mans mi-octobre.
