Quand le champion du monde de Formule E parle d’hydrogène

Hier, la marque DS du groupe PSA a organisé une table ronde sur la transition énergétique. Cet événement se déroulait au DS World, le show-room de la marque près des Champs-Elysées. A quelques jours du e-Prix de Paris de Formule E, le constructeur avait convié autour de son directeur général, Yves Bonnefont, plusieurs personnalités comme le champion du monde de FE, Jean-Eric Vergne (et pilote maison au sein de l’écurie DS Techeetah), le promoteur de la discipline Alejandro Agag et le météorologiste Louis Bodin (passionné d’automobile et de climatologie). L’idée était de parler de l’électrification des véhicules, aussi bien pour la série qu’en compétition.

Il a été logiquement question de batteries, mais l’hydrogène a été évoqué à plusieurs reprises. Le DG de DS Automobiles, Yves Bonnefont, a évoqué ce vecteur d’énergie en l’intégrant au sein de la grande famille de l’électromobilité. Il a expliqué au passage qu’on ne trouvait pas l’hydrogène à l’état pur et qu’il fallait soit l’extraire des hydrocarbures, soit l’extraire de l’eau par électrolyse, ce qui réclame au passage beaucoup d’énergie.

Le patron de la Formule E, Alejandro Agag, estime que tout le monde va sur la batterie aujourd’hui parce qu’il y a eu des progrès et qu’on peut réduire encore la taille. Pour autant, si on trouve une solution pour faciliter le stockage de l’hydrogène, cette solution pourrait aussi se développer selon lui.

Quant au champion du monde en titre de FE, Jean-Eric Vergne, ambassadeur pour le développement durable de cette discipline depuis 2017, il a évoqué lui aussi l’hydrogène. Il a fait remarquer que ce vecteur pouvait servir à stocker l’énergie. Selon lui, il faudrait poser tous les problèmes sur la table et se demander quelle est la meilleure source d’énergie. Il estime par ailleurs que les politiques ne devraient pas imposer de solution.

En ce sens, il a été rejoint par le météorologiste Louis Bodin.  Ce personnage médiatique estime que l’on fait trop l’amalgame entre la pollution de l’air et le réchauffement climatique. Il pense qu’il vaudrait mieux faire une veille argumentée des solutions techniques. Et pour lui, il faudrait un large éventail de motorisations, du Diesel à l’hydrogène, en passant par l’éthanol. Le monsieur météo de TF1 et RTL a rappelé au passage qu’il n’y avait pas assez d’ENR aujourd’hui pour alimenter à l’échelle du pays une flotte massive de véhicules électriques et que la planète accueillait 200 000 nouveaux membres chaque jour.

Au final, une table ronde qui invitait à réfléchir sur l’impact des différentes solutions. Il a été quand même rappelé que l’électrification (incluant donc l’hydrogène) n’était pas un effet de mode et que les constructeurs étaient résolument engagés dans cette voie.

 

*Document publié en mars dernier

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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