Réunion du CNH : le point sur les aides publiques pour les projets

Ce matin, le Conseil National de l’Hydrogène s’est réuni à Bercy pour la seconde fois depuis sa création. On a appris qu’à ce jour, 286 millions d’euros ont déjà été engagés depuis le début de l’année, correspondant à un investissement total de 952 millions d’euros. D’ici la fin 2021, ce sont près de 2 milliards d’euros de subventions qui seront engagés ou en passe de l’être. Ils permettront de soutenir au total plus d’une centaine de projets.

Dans le détail, 51 millions d’euros de soutien public ont été attribués à 42 projets de R&D et d’intégration de technologies hydrogène dans le cadre des appels à projet filière du plan France Relance (lesquels représentent au total 257 millions d’euros d’investissement au total). 132 millions d’euros d’aides du Programme des Investissements d’Avenir ont par ailleurs été accordés pour des travaux de R&D relatifs aux avions à hydrogène dans le cadre du CORAC (Conseil pour la recherche aéronautique civile) et pour aider 4 régions (Occitanie, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est) à acquérir 14 trains à hydrogène, qui circuleront pour des essais fin 2023. Il s’agit d’un investissement total de 440 millions d’euros. L’Etat va également verser 55 millions d’euros, dans le cadre des programmes et équipements prioritaires de recherche, en faveur des laboratoires et organismes de recherche.

48 autres millions d’euros ont été engagés dans le cadre des appels à projets ADEME en faveur de l’innovation, des démonstrateurs et des écosystèmes, dans 10 projets (représentant 255 millions d’euros d’investissement). Des écosystèmes territoriaux d’hydrogène, tels que ceux d’Auxerre, de Rouen, de Limoges, de Cannes, du Grand Belfort, de Guyane, de la Réunion mais aussi des projets privés de logistique urbaine en Ile-de-France seront ainsi accompagnés par l’Etat. Ce déploiement dans les territoires crée les premiers débouchés pour les industriels et fait émerger une infrastructure pour la mobilité, avec plus 30 stations de recharge et environ 300 véhicules routiers (bus, bennes à ordures ménagères, véhicules utilitaires) à hydrogène à venir.  D’ici la fin de l’année 1,7 millions d’euros supplémentaires devraient être engagés ou en passe de l’être.  Les appels à projets de l’ADEME devraient permettre de sélectionner des nouveaux projets pour une centaine de millions d’euros de subventions.

Dans le cadre des fameux PIIEC (Projets Important d’Intérêt Européen Commun), 15 projets d’envergure français ont été déjà prénotifiés à la Commission début septembre. Ils permettraient d’engager la totalité des crédits, soit 1,575 milliards d’euros, prévus dans le cadre de France Relance et du Programme des Investissements d’Avenir, dès la validation de la Commission, qui devrait intervenir fin 2021. Les 15 projets IPCEI français, qui ont été prénotifiés, représentent un potentiel d’investissement de 5,8 milliards d’euros, et concernent : des gigafactories de production d’électrolyseurs ; des gigafactories de production des équipements pour la mobilité (piles à combustible, réservoirs, matériaux…) ou des trains à hydrogène ; la décarbonation de l’industrie lourde (raffineries, cimenteries, aciéries).

Les subventions proviennent des fonds de modernisation automobile et aéronautique, du soutien aux projets industriels dans les territoires, du Programme Investissements d’Avenir dans le cadre du Comité d’orientation de la recherche pour l’automobile et les mobilités (CORAM).

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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