
Suite à la décision du tribunal d’Albi, qui a donc décidé de donner suite au projet porté par Wanrun, le fabricant de bus estime qu’il s’agit d’une issue favorable pour préserver l’emploi et l’avenir industriel.
Muet depuis plusieurs mois, en raison de la période de redressement judiciaire et dans l’attente ensuite du jugement, Safra prend donc la parole ce soir par un communiqué. La société confirme que le plan de cession d’actifs est homologué par la holding Wanrun, basée à Singapour, « au terme d’une procédure menée avec rigueur et dans des délais contraints ». Cette décision « marque un tournant stratégique » pour l’entreprise albigeoise, spécialisée à la fois dans la construction de bus hydrogène, le rétrofit de véhicules lourds diesel et dans la rénovation de véhicules de transport de personnes.
On apprend que six offres au total ont été déposées. Après une analyse approfondie par les organes judiciaires, c’est donc l’offre de Wanrun qui a été retenue. Elle s’est démarquée par « sa cohérence industrielle, le nombre d’emplois repris, l’offre financière de cession et la solidité financière, et sa volonté de maintenir l’intégralité des activités de SAFRA, contrairement à d’autres projets partiels ». « Wanrun n’est pas là pour délocaliser. Ils viennent renforcer nos savoir-faire, apporter des synergies et des moyens financiers et industriels importants », souligne Vincent Lemaire, le PDG.
Un partenaire qui suivait Safra depuis des mois
Autre précision : l’offre de Wanrun n’est pas le fruit d’une opportunité de dernière minute. En décembre 2024, les deux parties avaient signé un protocole d’accord (un communiqué avait d’ailleurs été publié à l’époque) pour une prise de participation majoritaire. La déclaration de cessation de paiement en janvier avait temporairement suspendu les discussions, mais Wanrun a réaffirmé son intérêt stratégique. La firme a déposé une lettre d’intention le 28 avril, suivie d’une offre consolidée le 9 mai.
Le repreneur prévoit l’accélération du développement de la gamme de véhicules à motorisation zéro émission (électrique et hydrogène), et le rétrofit de véhicules avec un objectif de montée en puissance dans les mois à venir. En ce qui concerne la branche rénovation, un plan de renforcement et d’investissement est aussi prévu pour répondre à la demande croissante en réhabilitation de matériels roulants.