Sortir du moteur thermique avec l’aide de l’hydrogène ?

Crédit Assemblée Nationale

Un rapport présenté par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) dresse « les scénarios technologiques permettant d’atteindre l’objectif d’un arrêt de la commercialisation des véhicules thermiques en 2040* ». Cet organisme commun à Assemblée et au Sénat avait été saisi il y a un an, afin de faire des propositions avant l’examen du projet de loi d’orientation sur les mobilités.

Les rapporteurs, Huguette Tiegna (députée LRM du Lot) et Stéphane Piednoir (sénateur LR du Maine-et-Loire), se montrent « globalement confiants dans la capacité de l’industrie et de la recherche française à tirer parti des transformations en cours dans l’industrie automobile ». Ils ont, notamment, fait appel à l’expertise du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et de l’IFP Energies nouvelles afin d’élaborer plusieurs scénarios et en tirer des recommandations. Leur rapport s’articule autour de trois scénarios envisagés : « médian », « pro-batterie » et « pro-hydrogène ».

Ce dernier montre que la technologie pourrait jouer un « rôle important », mais à deux conditions :  « des progrès techniques beaucoup plus rapides que prévus » pour une baisse accélérée des prix et une aide à l’achat d’un montant de 10 000 euros (et garantie jusqu’en 2040). Mais les rapporteurs se gardent bien de prendre parti pour une technologie plutôt qu’une autre et réaffirment le principe de « neutralité technologique », garant de la liberté des industriels.

La filière automobile représente 16 % du chiffre d’affaires de l’industrie manufacturière française, avec plus de 4 000 entreprises industrielles et 440 000 salariés, ainsi que près de 130 000 sociétés de service employant 480 000 salariés. Les deux parlementaires soulignent qu’il convient de ne « pas sous-estimer les risques associés à un tel bouleversement ». Le rapport indique que « cette transformation sera certainement coûteuse, notamment du fait de la perte des revenus provenant de la TICPE, et aussi des infrastructures à mettre en place** ».

*Il s’agit de la promesse formulée en juillet 2017 par Nicolas Hulot

**Les coûts liés à la mise en place de l’infrastructure nécessaires (bornes de recharge et stations hydrogènes) sont évalués, pour les différents scénarios, entre 30,7 et 108 milliard d’euros.

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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