Il a eu sa voiture la semaine dernière. Tout comme certains partenaires de Toyota, comme ENGIE (dont la directrice générale, Isabelle Kocher a aussi un exemplaire), Olivier Savin de Dassault Aviation a le privilège de rouler avec la berline Toyota à pile à combustible. Et c’est à titre personnel. C’est l’accomplissement d’un rêve pour cet ingénieur, chef de projet à la direction technique systèmes chez l’avionneur, qui milite depuis plus de 15 ans pour l’hydrogène dans l’aéronautique.
Petit flashback : alors jeune ingénieur, Olivier Savin finit ses études aux Etats-Unis et commence à travailler chez Honeywell. Son premier job est de travailler sur la pile à combustible de la navette spatiale pour passer d’une technologie alcaline à une PAC de type PEM. « A l’époque, je ne savais comment on disait en français le terme fuel cell », se rappelle M. Savin. Autre symbole : il a l’opportunité en 1997 de tester la première Honda à hydrogène (la FCX) sur un parking, à Palm Springs.
De retour en France, l’ingénieur n’aura de cesse de vanter les mérites de l’hydrogène et de la pile à combustible dans l’aéronautique. En 2015, il arrive à ses fins en élaborant un chariot élévateur à hydrogène, destiné à charger les missiles pour le Rafale. Ce chariot sera présenté au salon de Bourget. « C’était une façon de démystifier l’hydrogène, en plaçant ce chariot à moins de 3 m d’une Rafale à 100 millions d’euros et près du public », se félicite-t-il. L’hydrogène devrait en principe être testé en vol d’ici quelques mois chez Dassault.
Très investi dans la filière H2, Olivier Savin a réussi à faire adhérer l’avionneur à l’AFHYPAC (au sein d’un collège clients-utilisateurs). ll est l’un des administrateurs et fait partie du groupe de travail sur les JO de Paris en 2024.
Et le rapport avec la Mirai ? On y vient. A plusieurs reprises, notre ingénieur a eu l’occasion de se faire prêter une Mirai. Et un beau jour, Toyota France lui a proposé d’en acheter une, aux mêmes conditions que les partenaires qui la prennent en leasing pendant 3 ans.
Il a juste fallu faire quelques aménagements juridiques chez Air Liquide, car M. Savin a un accès aux stations à hydrogène de Versailles et de l’aéroport d’Orly (où il achète son carburant au kg). Ayant passé commande en décembre, il a été livré tout récemment. C’est le premier client « particulier » de la Mirai, mais il s’agit plus d’un ambassadeur car cette voiture n’est pas disponible pour le grand public.
Ce salarié de Dassault Aviation trouve sa voiture « extraordinaire » et en apprécie le silence, ainsi que les capacités d’accélération. Le plus dur a été de convaincre sa femme. Mais, c’est elle qui a choisi la couleur : bleu marine.
Photo : Olivier Savin est entouré de Sébastien Grellier, directeur de la communication et des relations publiques, et de Stépanie Thumerelle, en charge des relations extérieures sur l’environnement et l’hydrogène.