Webinaire PFA : l’hydrogène associé à la batterie peut être compétitif
Organisé sous l’égide de la PFA, par le pôle Véhicule du Futur et en lien avec les autres pôles de compétitivité qui traitent de l’automobile (CARA, ID4Car, Mov’eo), un webinaire a réuni plus de 250 personnes en ligne ce mardi. Les interventions de Jean-Luc Brossard, le responsable R&D de la PFA, et de Nicolas Leclère, l’expert en hydrogène du groupe PSA, ont permis de faire un tour d’horizon assez complet.
Selon les projections réalisées pour la PFA par le BIPE, en lien avec un certain nombre d’acteurs, la part de marché de l’hydrogène sera de 2 % en 2035 (contre 25 % pour les véhicules électriques à batterie). Cette part faible peut s’expliquer par un certain nombre de facteurs. La technologie reste chère et doit progresser sur un certain nombre de points (réduction du platine, durabilité portée au-delà de 10 000 heures de fonctionnement, encombrement des réservoirs). Elle n’est pas compétitive face à la batterie sur les segments A, B et C dans l’automobile. Il faut par ailleurs que l’hydrogène soit vert, obtenu à partir de ressources renouvelables pour être vertueux. A ce propos, l’objectif est d’atteindre un prix à la pompe en 2030 de 6 euros le kg (hors taxe) contre le double aujourd’hui.
Si le constat peut paraître négatif, de prime abord, la présentation a montré que l’hydrogène avait toute sa place sur les véhicules lourds. Mais sous la forme d’un range extender (prolongateur d’autonomie), ou encore mieux d’une solution Mid-Power ou Dual-Power. Par exemple, sur une voiture des segments D et E (grandes berlines, SUV, monospaces), on peut imaginer une batterie de 20 kWh, une pile à combustible de 40 kW et un réservoir d’hydrogène de 4 kg. Sur un bus ou un camion, on serait plutôt sur une batterie de 85 kWh, une pile de 100 kW et un réservoir de 20 kg d’hydrogène. En fonction des véhicules, l’autonomie de 200 à plus de 800 km selon le type de véhicule.
Autre enseignement de cette présentation : la PFA mène des études sur l’analyse du cycle de vie de l’hydrogène (du puits à la roue), dont une avec l’ADEME. Elle devrait être publiée dans le courant de l’année. Par ailleurs, on a appris que la France souhaitait, tout comme d’autres pays, faire une demande auprès de l’Europe pour que l’hydrogène soit pris en compte sous forme d’un IPCEI (projet d’intérêt commun). Elle sera faite en juin, l’espoir étant d’avoir une notification en octobre.
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