Comme il l’avait annoncé, Bruno Le Maire s’est rendu aux Rencontres de Roissy-Meaux Aéropole. Le ministre de l’Economie s’est livré à un vibrant plaidoyer en faveur du nucléaire et a défendu la cause de l’avion et des champions français de l’industrie.
Avant d’aborder l’hydrogène, le ministre a fait une assez longue digression sur le nucléaire, fustigeant au passage les partisans de la décroissance. Il a même parlé de « suicide collectif » en visant « ceux qui ont voulu faire abandonner le nucléaire », alors qu’il sera selon lui « indispensable » pour lutter contre le réchauffement climatique et pour réindustrialiser la France.
Par ailleurs, il a déclaré « assumer les désaccords avec l’Allemagne », au moment où se décide le futur marché européen de l’électricité.
Un soutien aux champions de l’industrie
Bruno Le Maire a ensuite rendu hommage aux industriels qui se sont engagés dans la voie de l’hydrogène, et qui ont convaincu le gouvernement de les suivre. Il a rendu hommage à Airbus, EDF, Air Liquide, aux constructeurs automobiles, à la SNCF. Il s’est félicité au passage de voir la France compter dans ses rangs de grands champions. Le ministre a rappelé que 2 milliards avaient été affectés au titre des IPCEI* pour créer de l’activité en France avec des usines sur le sol national. Il cite Alstom, HDF, Hyvia ou encore Plastic Omnium.
Le gouvernement souhaite que l’hydrogène se développe dans le transport routier, l’aérien et le maritime, Mais, il y a une « concurrence féroce » a souligné le ministre de l’Economie. Il a évidemment cité les USA et l’IRA mis en place par Joe Biden pour subventionner l’hydrogène vert. « Nous avons pris la décision avec le Président de la République de mettre en place des crédits d’impôt pour l’industrie verte ».
L’avion a sa place
À Meaux, Bruno Le Maire a ensuite défendu l’avion, « critiqué car il consomme trop de carburant et de CO2 ». Et pourtant, « le trafic explose » a fait valoir le ministre. « On ne va quand même pas torpiller l’aérien, alors qu’Airbus est la première industrie au monde », a-t-il clamé. Pour lui, « il faut défendre la décarbonation du secteur aérien au lieu de vouloir le faire disparaître ». Il a ensuite cité les fameux carburants synthétiques (les SAF), puis les moteurs plus économes de Safran avant de rendre hommage aux ingénieurs.
« L’enjeu, c’est l’avion à hydrogène » a-t-il poursuivi. « On ne fera pas Paris-Singapour demain en hydrogène », a-t-il précisé. « On fera des distances plus courtes, de 1 000 km, mais ça vaut le coup » a scandé le ministre. Et il a cité le patron d’Airbus, Guillaume Faury, qui a convaincu l’Etat que la France pouvait être le premier pays à produire ce type d’avions, pouvant voler sans émissions et en toute sécurité. « Avec l’avion à hydrogène, nous pouvons renouer avec cet esprit français de conquête », a conclu le ministre.
*IPCEI : Projets Importants d’Interêt Européen Commun
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