Air Liquide : étrange polémique autour d’Hugo Clément

Air Liquide : étrange polémique autour d’Hugo Clément

L’origine de la polémique autour d’Hugo Clément

Le journaliste, qui s’est fait connaître à Quotidien sur TMC et qui est un militant écologiste, est visé par une enquête après avoir voulu filmer sans autorisation un site de production d’Air Liquide en Normandie.

C’est sur son compte Instagram (suivi par 1,1 million de personnes*) qu’Hugo Clément a révélé cette information. Dans une vidéo, qui dépasse les 300 000 vues, il annonce avoir fait l’objet à Port-Jérôme (un site industriel en Normandie, où il y a des raffineries et une usine de production d’hydrogène) d’un contrôle de police. Il montre les voitures des policiers et la saisie de son matériel – dont un drone – par une « substitut du procureur du Havre » dans le coffre de son véhicule. Hugo Clément affirme avoir demandé l’autorisation de venir tourner sur le site d’Air Liquide et avoir essuyé des refus. C’est pour cela qu’il a voulu filmer de l’extérieur.

Hugo Clément polémique

Dans cette même vidéo, il affirme qu’Air Liquide « brûle du gaz pour faire de l’hydrogène et que cela dégage énormément d’émissions à effet de serre ». Il déclare aussi que « selon des études les voitures à hydrogène seraient plus polluantes que les modèles thermiques ». Hugo Clément, qui semble avoir des idées préconçues sur l’hydrogène, dénonce des « lobbies très puissants et bien organisés » et une atteinte au « journalisme d’investigation ». Venu tourner un doc pour « Sur le Front » (devant être diffusé sur France 5), il en profite surtout pour faire de la promotion sur son nouveau site d’information Vakita.fr, en appelant aux dons.

La justice a ouvert une enquête, a indiqué mercredi le procureur du Havre. Le survol non autorisé d’un site interdit par un aéronef est passible d’une amende de 45 000 euros et d’un an de prison.

Du côté d’Air Liquide, l’AFP rapporte que la société, qui confirme avoir été sollicitée, a « répondu en détail » aux questions posées. Elle n’a pas l’intention de porter plainte. Le groupe, qui n’a pas évoqué cette affaire sur ses réseaux sociaux, affirme par ailleurs « avoir ouvert à la presse et à de nombreuses reprises son site ».

Que se passe t-il en réalité sur le site d’Air Liquide?

Que se passe-t-il sur le site de Port-Jérôme ? Dans le cadre du projet Normand’Hy, le groupe va recevoir un soutien de 190 millions d’euros au titre des PIIEC (projets d’intérêt économique commun). Un jalon symbolique pour le groupe, qui est associé à l’allemand Siemens pour la mise en service d’un électrolyseur à membrane d’une capacité de 200 MW. Celui-ci sera l’un des premiers de cette taille en exploitation dans le monde. Sa mise en service est prévue en 2025. A cette échéance, le projet Normand’Hy pourra fournir de l’hydrogène renouvelable aux industriels du bassin normand et contribuer au développement d’une mobilité lourde bas carbone sur l’Axe Seine.

La filière hydrogène doit sans doute s’attendre à des actions menées par des activistes. Elle doit en tout cas faire preuve de pédagogie et expliquer que oui, l’hydrogène vert, ça existe bien. Si Hugo Clément s’était rendu à Bouin, en Vendée, il aurait pu montrer à ses followers que c’est possible de faire de l’hydrogène sans hydrocarbures. Peut-être qu’il n’a jamais entendu parler de Lhyfe.

*C’était 1,2 million au moment de sa vidéo

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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