On parlait jusqu’à présent surtout du Mali… Mais, lors d’un colloque scientifique sur l’hydrogène naturel organisé par la Société Géologique de France à Paris, le 28 juin, une étude a confirmé la présence d’hydrogène dans ce secteur. Le massif montagneux présente toutes les caractéristiques propices à la formation, migration et stockage de cet hydrogène dit « blanc », selon les auteurs qui proviennent de la recherche (ISTerre – CNRS, Université Grenoble Alpes), de la géologie (M&U SAS à Saint-Egrève dans l’Isère) et de l’énergie (Total SA à Pau).
« A travers le monde, de nombreuses exhalations naturelles d’H2 ont été mises en évidence, et ce depuis plus d’un siècle. Mais à ce jour il n’existe aucun guide d’exploration basé sur une méthodologie et sur des indicateurs robustes », rappelle en préambule l’étude. « La détection de fuites en surface reste donc l’approche la plus évidente et la plus facile à mettre en œuvre ».
Et c’est justement l’ouest des Pyrénées, et plus particulièrement le bassin de Mauléon, qui ont retenu l’attention des chercheurs. Cette zone de 7 500 km2 est caractérisée par la présence de roches à moins de 10 km de profondeur qui peuvent au contact de l’eau se transformer et produire de l’hydrogène. Lequel serait stocké par des cavités salifères et remonterait à la surface par un réseau de failles. Le sous-sol est propice à ce type de réaction en raison de la température et des conditions de pression.
« Les pièges à hydrogène sont pour le moment mal compris, mais la présence avérée de structures salifères et de dépôt sédimentaires argileux, sont autant d’éléments pouvant jouer le rôle de couverture à un réservoir », conclut l’étude.
L’hydrogène naturel est un sujet que suit aussi le Dr. Isabelle Moretti de l’Université de Pau (E2S-UPPA) et membre de l’Académie des technologies.