L’Espagne veut un gazoduc européen

Selon l’AFP, Madrid ambitionne de devenir le « hub » énergétique en Europe et fait campagne pour la construction d’un gazoduc à travers les Pyrénées, avec l’idée qu’il puisse servir à terme à exporter de l’hydrogène vert.

Le projet de gazoduc s’appelle le Midcat – abréviation de Midi (sud de la France) et de Catalogne (nord-est de l’Espagne), les deux régions qu’il connecterait. Ce gazoduc permettrait à l’Espagne, mais aussi au Portugal, d’acheminer du gaz, provenant sous forme de GNL des Etats-Unis ou du Qatar, vers l’Europe centrale en passant par la France.

Lancé en 2013, il a été abandonné en 2019 par Paris et Madrid en raison de son impact environnemental et de son faible intérêt économique. Mais la guerre en Ukraine et les menaces russes d’un arrêt des livraisons de gaz à l’UE ont remis le sujet sur la table. Paris n’est toujours pas convaincu, peut-on lire dans la dépêche. Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez pourrait alors remplacer la France par l’Italie, via un gazoduc sous-marin, reliant Barcelone à Livourne.

La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, a confirmé sur la chaîne de télévision Antena 3 que ce plan B était à l’étude mais estimé que le Midcat, qui ne pourra pas être construit à temps pour l’hiver qui vient, pourrait « être opérationnel pour l’automne-hiver 2023-2024. » C’est selon elle le projet « le plus facile » pour « aider l’Europe » à s’approvisionner.

Berlin voit en tout cas le Midcat d’un bon oeil, d’où l’invitation faite à Pedro Sánchez à participer à une réunion du gouvernement allemand. Berlin pourrait jouer un rôle auprès de Paris, pour infléchir sa position.

Au-delà de la crise du gaz, l’Espagne voit déjà plus loin: le Midcat pourrait servir à terme à exporter de l’hydrogène vert, un secteur dans lequel le pays prétend devenir une référence mondiale grâce à ses énergies renouvelables.

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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