Dans le cadre de l’événement Le Mans Hydrogène, la table ronde sur la compétition a tenu ses promesses. Comme chaque année, il y avait une affiche de prestige. Et pour la première fois, on a parlé de l’hydrogène liquide pour la compétition automobile.
Antonin Ferri, Vice-Président en charge des projet futurs chez ArianeGroup avait déjà annoncé la couleur un peu plus tôt. Autre grand témoin de cet événement, il avait clairement indiqué que l’entreprise fondée par Airbus et Safran considérait le sport automobile comme une opportunité de développement, en plus de la mobilité lourde. L’objectif n’est pas de s’engager en compétition, mais de faire bénéficier aux organisateurs des 24 h du Mans et à la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) son expertise en matière d’hydrogène liquide. C’est une forme de stockage qu’ArianeGroup maîtrise depuis plus de 40 ans avec les fusées Ariane.
Le premier contact avec l’Automobile Club de l’Ouest s’est fait dans le cadre des journées hydrogène dans les territoires de Rouen, en 2022. L’organisateur des 24 h est intéressé par l’hydrogène liquide, car il permet de stocker plus d’hydrogène et de faire le plein beaucoup plus vite qu’avec de l’hydrogène gazeux. Pierre Fillon a été confronté à cette forme de stockage à deux reprises : au Mans, lors de l’édition du centenaire quand le patron de Toyota est venu faire un tour de démonstration avec sa Corolla avec moteur à hydrogène et hydrogène liquide ; et au Japon, à Fuji, où il a pu voir dans quelles conditions il était utilisé sur le circuit. A ce propos, on a appris que les autorités japonaises délivraient des autorisations bien plus vite qu’en France.
L’hydrogène liquide : un candidat idéal pour la formule 1 ?
Au sein du panel, Pierre-Jean Tardy d’Alpine s’est montré le plus enthousiaste sur ce sujet. On a même compris que l’hydrogène liquide semblait être un candidat particulièrement adapté pour la Formule 1, tout comme le moteur à hydrogène. Une réflexion est d’ailleurs engagée à ce sujet à l’horizon 2030. S’agissant de l’endurance, la solution est tentante mais l’ACO ne peut pas se permettre de financer à la fois des infrastructures pour l’hydrogène gazeux et pour l’hydrogène liquide. « Il faudra que les constructeurs fassent un choix », a lancé Pierre Fillon, qui a déjà dû intégrer le moteur à combustion en plus de la pile pour la future catégorie hydrogène. Le spécialiste de la réglementation, Bernard Niclot, a par ailleurs pointé quelques verrous à lever. Tout en faisant référence au coût qui se chiffre en dizaines de millions.
En 2026, lors du lancement de la catégorie hydrogène au Mans, c’est avec de l’hydrogène gazeux que courront les voitures. Son utilisation sous forme liquide suscite encore bon nombre de questions, malgré un intérêt marqué. Cela pourrait prendre quelques années.
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