Bretagne Développement Innovation a réuni hier à Lorient 67 acteurs de la filière, dont 41 entreprises, lors d’une journée dédiée notamment aux enjeux de décarbonation des bateaux de pêche. L’occasion de présenter une étude en avant-première.
La journée a été consacrée à la filière hydrogène en Bretagne. Elle se déroulait dans les locaux de l’UBS (Université Bretagne Sud) et a été l’occasion de proposer une visite du plateau technique Compositic et de l’équipement d’essais de réservoirs H2. Mais, il a surtout été question de pêche. Laëtitia Gaulier, Chargée de l’innovation et des projets structurants des filières pêche et aquaculture à la Région Bretagne, a annoncé les prochaines échéances du début d’année 2024. Elle a notamment présenté l’appel d’offre pour le rétrofit d’un chalutier « H2 ready » et les outils financiers à l’étude pour soutenir le renouvellement de la flotte. Il a aussi été question des projets ESTEBAM et PILOTHY.
Mais, le programme prévoyait la présentation d’une étude, commandée par Skyborn, Vattenfall et BlueFloat Energy*, et réalisée par les équipes d’Hinicio et de Bureau Veritas Living Resources.
Un potentiel prometteur pour la Bretagne
Ce document, d’une centaine de pages, s’est attaché « à valoriser les synergies entre les activités traditionnelles et nouvelles de la mer, en alliant le savoir-faire de la filière pêche avec celui des énergéticiens en matière d’hydrogène et de navigation décarbonée ». Vous pouvez lire plus bas ce document dans son intégralité.
Il en ressort qu’à l’horizon 2050, selon les scénarios envisagés, l’hydrogène pourrait être adopté par 400 à 800 navires bretons. « Pour couvrir cette demande par l’électrolyse, il faudrait disposer de 90 à 160 MW de capacités et consommer 90 à 100 GWh d’électricité. Elles nécessiteraient alors d’investir de 50 à 100M€ dans les infrastructures de production, stockage, transport et d’avitaillement », pointe le document.
« Sur le plan industriel, l’hydrogène pour la pêche est aussi une opportunité pour la Bretagne, qui dispose d’une chaîne de valeur intégrée pour la construction et la réparation navale, pour laquelle la fabrication de piles à combustible pour le maritime serait un complément stratégique ». En conclusion, il est indiqué aussi que « la production pourrait atteindre à terme un volume de 40 navires/an, représentant un investissement total de 1000 M€ et un marché annuel de 100 M€/an » (maintenance comprise). « Grâce à la concentration de la pêche française en Bretagne, un pôle industriel majeur de la pêche hydrogène pourrait émerger », estime l’étude.
*Ces acteurs ont été candidats ensemble à l’appel d’offres éolien en mer au large de la Bretagne Sud