Avec un chiffre d’affaires de 18,8 M€ (+17%), tiré par les électrolyseurs (+ 25 %), la PME estime avoir connu une année contrastée, en raison de reports* dans les prises de commandes. Mais, 2024 va permettre de monter en puissance.
Le Directeur Général de McPhy, Jean-Baptiste Lucas, rappelle en préambule que « le Groupe aura posé cette année d’importants jalons stratégiques, comme le partenariat avec le groupe indien Larsen & Toubro, les premiers contrats pour le marché de l’industrie (méthanol en Autriche avec le groupe Plansee, acier vert en Allemagne avec ArcelorMittal), des avancées majeures dans le passage à l’échelle industrielle et le recentrage sur notre cœur de métier de fabricant d’électrolyseurs ». Il faut rappeler en effet que McPhy est entré en négociations exclusives avec Atawey pour la cession de son activité stations (5,1 M€ de chiffre d’affaires) et qu’il dit avoir reçu une offre engageante. La finalisation de l’opération devrait intervenir au cours du second trimestre.
Des appels d’offres pour des électrolyseurs de grande capacité
Le signe encourageant vient du fait que l’entreprise a constaté, au cours de 2023, une augmentation notable des appels d’offres pour la fourniture d’électrolyseurs de grande capacité, avec un portefeuille d’appels d’offres de 2,2 GW à horizon 2030, multiplié par 2 par rapport à l’année précédente, et une taille moyenne par projet passée d’environ 40 mégawatts en 2022 à 70 mégawatts en 2023.
« En 2024, nous sommes déterminés à transformer les opportunités commerciales du marché de l’hydrogène bas-carbone, en menant de front le développement technologique de notre nouvelle gamme d’électrolyseurs de grande capacité, la mise en œuvre de notre outil industriel et l’exécution de nos premiers projets d’envergure », poursuit Jean-Baptiste Lucas.
La gifactory de Belfort est sortie de terre
McPhy a anticipé ce passage à l’échelle, avec la construction désormais achevée de sa Gigafactory sur le site de Belfort. Cette dernière a été livrée comme prévu au cours de ce 1 er trimestre et le démarrage des opérations se déroulera à la fin du 2ème trimestre. La production en série est calée en 2025. La montée en puissance du site se fera progressivement dans le but d’atteindre à terme une capacité annuelle de production de 1 GW, sachant que McPhy a également porté la capacité de production à 300 MW sur son site de San Miniato, en Italie. Elle a consacré 24,5 millions à ces installations, dont 17,6 pour Belfort.
Avec une trésorerie descendue à 60 millions (au lieu de 135,5 M fin 2022), l’objectif est aussi la mise en œuvre d’un plan de financement d’environ 60 M€, dont 30 M€ à travers une émission envisagée d’obligations convertibles. Cette dernière sera discutée le 30 mai, lors de l’assemblée générale.
*Et notamment le report de l’important projet Djewels de 20 MW, aux Pays-Bas, dont la décision finale d’investissement n’a pas encore été prise, bien que le contrat ait été signé avec HyCC au second semestre 2023. Les prises de commandes ressortent ainsi en baisse de -56% à 13,0 M€, dont
12,6 M€ pour la seule activité électrolyseurs.