Des précisions sur la nouvelle stratégie nationale hydrogène

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Des précisions sur la nouvelle stratégie nationale hydrogène

A l’occasion de l’inauguration de l’usine Symbio, la ministre de la transition énergétique a pris la parole, esquissant les contours de la révision à venir de la stratégie nationale hydrogène.

Agnès Pannier-Runacher a d’abord eu un trait d’humour, en se présentant comme la caution féminine d’une assemblée exclusivement masculine dans les précédents discours. Elle a ensuite fait part de son « envie de retourner dans l’industrie » en voyant cette giga factory, qui a bénéficié d’un soutien du gouvernement dès le premier jour ». Et de poursuivre : avec l’Europe on peut gagner et on est capable de reprendre la main ».

Ensuite, la ministre a esquissé « les contours de la future stratégie nationale ». Rappelant les ambitions de la France, qui veut être un leader de l’hydrogène et qui s’en donne les moyens avec 9 milliards d’ici 2030, et qui dispose d’acteurs performants et innovants, elle a ensuite évoqué l’agenda. Mme Pannier-Runacher a parlé d’abord du projet loi sur la souveraineté énergétique prévu pour 2024.

10 GW en 2035

S’agissant des ambitions, on connaissait déjà l’objectif des 6,5 GW pour les capacités d’électrolyse en 2030. Il est question de 10 GW en 2035. La ministre souhaite réserver l’hydrogène aux « usages les plus importants ». Elle a aussi évoqué l’infrastructure de transport avec 500 km de pipelines à court terme, de façon à relier les hubs de production aux clients finaux. A ce propos, elle se félicite du choix de l’Europe de sélectionner certains projets pour des aides, dont la partie BarMar de H2MED. Mme Pannier-Runacher a aussi fait référence aux 4 milliards pour le soutien à la production d’hydrogène bas carbone et à la taxe TIRUERT* qui permet de réduire de 5 euros par kilo l’écart par rapport au vrai prix de l’hydrogène.

Pour sa part, le ministre de l’industrie, Roland Lescure, s’est félicité du consensus politique qui a accompagné le projet de Symbio.

Soutien ou pas à la mobilité ?

La cérémonie s’est conclue sur un message vidéo de Bruno Le Maire. Le ministre de l’économie a souligné que sans hydrogène il n’était pas possible de décarboner la mobilité. Il a évoqué des soutiens à la mobilité, en particulier pour les utilitaires légers et lourds. Toutefois, ce point n’a pas complètement convaincu les industriels. Interrogés par les soins d’Hydrogen Today, les grands patrons (Philippe Rosier pour Symbio, Patrick Koller pour Forvia, Florent Ménégaux pour Michelin et Carlos Tavares pour Stellantis), attendent des éclaircissements. « Si on privilégie l’hydrogène pour la production d’acier, on risque d’avoir des aciers plus chers qui vont rendre nos véhicules plus chers alors qu’on fait tout pour les rendre abordables, estime M. Koller. On ne peut pas se permettre une nouvelle inflation. Pour sa part, Florent Ménégaux, relativisait en soulignant que les pouvoirs publics ne parlaient même pas d’hydrogène il y a 4 ans.

Un peu plus tôt, Carlos Tavares déclarait qu’il fallait au moins 30 000 euros d’aides pour couvrir le surcoût au démarrage de la mobilité hydrogène.

TIRUERT : Taxe incitative relative à l’utilisation d’énergie renouvelable dans le transport

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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