De plus en plus d’acteurs de l’automobile préparent l’arrivée de l’hydrogène
Dans le prolongement de l’accord annoncé entre BMW et Toyota, il est utile de rappeler que plusieurs constructeurs proposent ou vont proposer des modèles. Une liste appelée à s’allonger.
En 2009 un certain nombre de constructeurs (Daimler, Ford, GM/Opel, Honda, Hyundai, Kia, Renault/Nissan et Toyota) avaient annoncé leur intention de proposer des véhicules à pile à combustible à partir de 2015. Finalement, Hyundai et Toyota sont les seuls à avoir vraiment tenu cet engagement. Mercedes a renoncé après avoir sorti plusieurs prototypes (et a refilé le dossier à sa branche camions), GM et Opel ne sont jamais allés jusqu’à la série et Honda n’a jamais fait ce qu’il fallait pour sortir de la clandestinité. Le japonais revient toutefois sur le marché avec un CRV pour le Japon et les USA, avec une pile co-produite avec General Motors. Pour avoir cru que l’hydrogène passerait d’abord par les voitures et que les stations allaient suivre, Hyundai et Toyota se sont planté. Finalement, c’est dans la mobilité lourde que se trouvent les besoins.
Que s’est-il passé dernièrement ? BMW a sorti une version H2 de la X5 qui a impressionné. Et récemment, BMW et Toyota ont décidé de renforcer leur coopération avec la promesse de démocratiser la pile à l’horizon 2028 (date d’un premier modèle de série chez BMW). Pour sa part, Toyota a montré lors des Jeux Olympiques que la mobilité hydrogène était une réalité. C’est juste dommage que les grands médias n’en aient rien su et que tout ce dispositif ait été déployé pour les seuls invités et partenaires.
Le fait est que Hyundai ne baisse pas les bras non plus. Il continue à avancer et lance des discussions, comme avec General Motors.
En Allemagne, le groupe Volkswagen est plutôt réfractaire sur l’hydrogène, même si Porsche explore les e-fuels et le moteur H2).
En France, Stellantis et Renault sont sur les rangs. Tous deux proposent des utilitaires à hydrogène. Stellantis a lancé d’abord des fourgons compacts sous les marques Citroën, Peugeot et Opel. La prochaine vague concerne les grands fourgons (dont l’Opel Movano présenté à Hanovre) avec une extension à Fiat et RAM. Pour sa part, la marque au losange joue pour le moment la carte de Hyvia (coentreprise avec Plug) qui propose un Master H2-tech dont la nouvelle mouture a impressionné à l’IAA Transportation. Mais ce n’est pas tout. Sous sa marque, Renault a déjà présenté un concept car avec un moteur à hydrogène (la Scenic Vision H2) et Alpine porte également cette technologie à travers l’Alpenglow (dont une version améliorée avec moteur 6 cylindres sera dévoilée au Mondial de l’Auto).
On sait qu’Alpine envisage à la fois de lancer une voiture de course et de proposer aussi des modèles sur route, en plus d’une offre électrique, afin de garder le bruit et les vibrations. C’est en fait le sport automobile qui va jouer le rôle de levier. Grâce aux 24 Heures du Mans, où une catégorie hydrogène sera lancée à partir de 2028, plusieurs constructeurs vont sortir du bois. Avec une pile à combustible ou avec un moteur, ils vont s’aligner. Et grâce à ce travail opéré par l’Automobile Club de l’Ouest, c’est peut être la Formule 1 qui va adopter l’hydrogène après 2030.
Bref, il va se passer des choses d’ici la fin de la décennie. Il y aura plus de stations et un écosystème de production, de stockage et de distribution qui fait encore défaut aujourd’hui, sauf pour les flottes captives.
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