Bosch investit 2,5 milliards dans l’hydrogène

Bosch investit hydrogène

Le groupe allemand Bosch s’investit dans toute la chaîne de l’hydrogène, de la pile à combustible à l’électrolyseur en passant par les réservoirs et la compression dans les stations. Il prévoit des revenus de 5 milliards à partir de 2030.

Pour Bosch, la cause est entendue. Seul l’hydrogène permettra d’arriver à la neutralité carbone. L’équipementier allemand en est tellement convaincu qu’il a déjà investi un milliard d’euros et qu’il va en dépenser 2,5 de plus pour le développement et la production des technologies. C’est le seul acteur de l’automobile à se positionner aussi dans l’électrolyse de type PEM. Il prévoit dès cette année de produire des électrolyseurs d’une capacité de 1,25 MW pour des applications pilotes, la fabrication en série étant prévue pour 2025.

Piles SOFC et PEM

En ce qui concerne les piles à combustible, l’industriel allemand a choisi deux voies. La première est celle des piles de type SOFC pour des applications stationnaires. Elles peuvent générer de l’électricité et de la chaleur, comme à l’hôpital d’Erkelenz, près de Cologne. Dans un premier temps, elles utiliseront du gaz, mais de l’hydrogène vert est prévu pour la suite. La seconde, et qui se destine à la mobilité, est la pile de type PEM. Bosch a débuté la production, à la fois en Allemagne et en Chine. Le premier client sera Iveco pour ses camions à hydrogène (sur la base d’une licence de Nikola). Le groupe prévoit qu’un camion sur cinq de 6 tonnes ou plus roulera avec une pile à combustible en 2030.

Le moteur à hydrogène arrive dès 2024

Bosch se positionne également sur le moteur à combustion à hydrogène. Une solution qui est adaptée aux camions pour les longues distances. L’équipementier souligne que 90 % des composants existent déjà et que c’est une façon plus économique de démarrer le marché. La production va démarrer dès l’année prochaine. Bosch a reçu quatre commandes de la part de constructeurs dans toutes les régions du monde. Et d’ici 2030, les volumes porteront sur des millions d’unités.

Et ce n’est pas tout. Lors d’un tech Day, le groupe a révélé qu’il avait développé un réservoir en acier (dans le cadre du projet HySteelstore, financé par l’agence NOW), dont l’avantage est d’être moins cher et recyclable. Enfin, à travers sa filiale Bosch Rexroth, et avec l’aide de Maximator Hydrogen, le géant allemand va se positionner aussi sur la compression de l’hydrogène dans les stations de remplissage.

Bosch a donc décidé d’y aller à fond. Mais, le Président de l’entreprise, Stefan Hartung, souhaite que l’Europe fasse preuve de moins de dogmatisme. Par exemple, Bruxelles ne jure que par l’hydrogène vert, alors que ni la Chine ni les Etats-Unis n’imposent une telle contrainte. Pour lui, il est par ailleurs nécessaire de mettre en place la chaîne d’approvisionnement (en étant plus tolérant sur les importations de méthanol) et de développer les pipelines et les stations. M. Hartung pense également que l’Europe devrait agir pour que l’hydrogène soit utilisé dans tous les secteurs de l’économie.

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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