Hopium mise sur ses brevets et d’autres financements

Hopium mise sur brevets

Suite à la restructuration du management, et à un réalignement des priorités, la marque compte activer des leviers pour développer sa technologie.

Au lieu de recopier des articles de presse, Hydrogen Today préfère aller voir les infos à la source. Le fait est que le communiqué du 22 décembre sur la réorganisation de la société était passé inaperçu auprès des médias, y compris spécialisés comme nous, en raison des congés de Noël. Et seuls les sites boursiers ont fait part de l’annonce, le 10 janvier, du tirage* par Hopium d’une deuxième tranche de 200 obligations convertibles en actions d’une valeur nominale de 10.000 euros chacune, dans le cadre de l’accord conclu avec la société Atlas Special Opportunities en date du 20 septembre 2022. Cette opération va lui rapporter deux millions, sachant que la ligne de financement est de 21,5 M€. Elle a aussi un accord avec LDA Capital sur un montant de 50 M€.

« Tout comme pour les fonds reçus lors du tirage de la tranche précédente, l’émission des OC est destinée à fournir à la société les ressources humaines et technologiques nécessaires pour accompagner sa croissance. Les fonds levés vont être destinés à financer prioritairement les dépenses de R&D pour le développement de la plateforme technologique, dont la pile à combustible haute puissance », justifie l’entreprise. Le 13 janvier, un communiqué est venu préciser que Hopium peut tenir en l’état jusqu’au 30 juin.

On se souvient qu’en juillet, le jeune constructeur avait annoncé son intention de déposer les 10 premières demandes de brevets pour son modèle de berline, l’Hopium Machina. Ce qui a été fait depuis pour un total de 16 brevets. Le dépôt vise à « garantir la protection des savoir-faire et la propriété de ses innovations technologiques, avec l’ambition de donner vie à la nouvelle génération de véhicules à hydrogène ». Les brevets portent sur « un ensemble d’innovations, tant en termes d’optimisation, d’efficience, de durabilité et d’impact environnemental du système de pile à combustible haute puissance, que de design intérieur et extérieur, comprenant les interfaces et l’expérience utilisateur ».

Dans son fameux article du 12 janvier, les Echos écrivaient que la marque pourrait valoriser ces brevets. C’est en effet une possibilité, d’autres compétiteurs pouvant être intéressés, y compris en dehors de la sphère de l’hydrogène. Il faut rappeler par ailleurs qu’en octobre dernier, une filiale avait été créée. Il s’agit de la société Hopium Lab, dont la vocation est de mener des activités de R&D innovantes et durables dans le cadre de partenariats en France et à l’étranger, notamment en matière de « produits et services basés sur l’usage de nouveaux matériaux et/ou de nouvelles technologies dans les domaines de l’environnement, de l’énergie, de l’agronomie et de l’industrie ». Par ailleurs, Hopium avait annoncé en 2021 la création de UNA, une filiale basée en Californie et dédiée à la technologie blockchain.

Toute la question est de savoir si Hopium pourra développer son projet comme prévu d’ici 2025 ou restera cantonné à un fournisseur de technologie. Les prochains mois risquent d’être difficiles.

*Le tirage est une technique permettant de procéder à l’amortissement, puis, au remboursement d’obligations en tirant au sort les numéros de titres concernés

Vous voulez en savoir plus sur Hopium ? Alors nos 2 derniers articles sur le groupe devraient vous intéresser. Vous pouvez les lire ici et .

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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