Sous forme de boutade, la formule a été prononcée à l’issue du colloque Hydrogène au Centre, hier à Orléans. Elle illustre la diversité des modes de production de l’hydrogène et des couleurs qu’on peut lui donner (même si théoriquement on ne doit plus le faire en raison de la réglementation).
Vous vous souvenez peut-être de cette pub de Volkswagen, où un client indécis ne sait pas quoi répondre quand on lui demande de choisir entre le bleu et le rouge. Et du coup, il répond « blouge ». « J’aime bien le blouge », lance d’ailleurs le comédien. Une formule qui a marqué à l’époque. Le rapport avec l’hydrogène ? Il se trouve que pour sa 4ème édition, hier à Orléans, le colloque Hydrogène au Centre a proposé un panorama des modes de production et d’extraction.
De l’eau au méthane
Ainsi, on a parlé de l’électrolyse haute température du CEA (la technologie qui est appliquée par Genvia à Béziers et qui peut être couplée à de la chaleur fatale), de la thermolyse de Haffner Energy (à partir de biomasse, en particulier le bois) et de la plasmalyse de Spark Cleantech (qui se pratique à partir de méthane). Chacune de ces solutions vise à réduire la consommation d’électricité et à obtenir un coût de revient de l’ordre de 2 euros le kilo (objectif du CEA), voire mois. De plus, selon les modes de production, on obtient des produits dérivés qui peuvent être valorisés.
Haffner produit du syngas qui peut être utilisé tel quel en alternative au gaz naturel ou converti en hydrogène de qualité industrielle ou destiné à la mobilité. Et il génère aussi du biochar, un engrais très efficace. Pour sa part, Spark obtient également du noir de carbone qui peut être utilisé dans certaines industries.
Sous terre du blanc ou de l’orange
Si l’Europe pousse pour l’hydrogène vert, et donc pour l’électrolyse, on entend dire aussi qu’il faut être pragmatique et explorer d’autres voies pour que le prix de l’hydrogène soit compétitif. A Orléans, les représentants du CEA, de Haffner Energy et de Spark ont fait valoir que chaque technologie avait sa place et son cas d’usage. Et ils ont également indiqué qu’ils n’avaient pas de crainte de tension de ressources entrant dans leur process, qu’il s’agisse de l’eau, de la biomasse et du méthane.
Dans la même session, il a été évoqué ensuite l’hydrogène naturel (qu’on qualifie de blanc) et celui plus décrié qui est l’hydrogène orange (ou stimulé). Ce dernier n’est d’ailleurs pas autorisé en France, car il nécessite d’injecter de l’eau pour faire sortir l’hydrogène des roches. L’expert qui en parlait, un ancien chercheur de l’ISTO (Institut des Sciences de la Terre d’Orléans), et qui est en train de créer sa start-up, mènera son activité aux Etats-Unis ou en Australie.
On peut toujours balayer ces méthodes alternatives et ne jurer que par le seul hydrogène vert, qui est effectivement le plus vertueux. Cependant, la question du prix est un facteur clé. Et tant que celui-ci ne sera pas compétitif à partir d’électrolyse et d’énergies renouvelables, il faudra bien passer par des phases intermédiaires. Or, il y a des solutions pour faire de l’hydrogène renouvelable, avec un impact carbone qui est présenté comme négatif dans certains cas.
C’est pour cela que la contraction de toutes ces couleurs peut donner de l’hydrogène « blouge ». Et vous, vous aimez le « blouge » ?
Vous souhaitez en savoir plus sur les couleurs de l’hydrogène ? Alors cette infographie de France Hydrogène devrait vous intéresser. Vous pouvez y accéder ici.