Particulièrement médiatisé, depuis l’autorisation d’un premier permis de recherches dans les Pyrénées-Atlantiques et les annonces du Président Macron, l’hydrogène naturel alimente tous les fantasmes. Qu’en est-il en Lorraine ? On vous parle du projet Regalor qui est à l’origine de ces spéculations.
« On ne peut pas laisser dormir ces ressources » : lors de son discours à Toulouse, où il a appelé à investir plus dans l’hydrogène naturel, Emmanuel Macron a évoqué à la fois les Pyrénées-Atlantiques et la Lorraine. Et ce dernier spot abriterait « le plus gros gisement au monde », si l’on en croit France 3 Grand Est, qui a reçu deux chercheurs au laboratoire GeoRessources de l’Université de Lorraine.
Du gaz de charbon à l’hydrogène
À la base, c’est un projet de recherche baptisé Regalor qui a conduit les scientifiques sur la piste de l’hydrogène naturel. À l’origine, il s’agissait d’étudier la faisabilité d’une exploitation de gaz de charbon à faible impact carbone en Lorraine. Et la Française de l’Énergie a mis à la disposition des chercheurs un site d’expérimentation déjà foré et équipé à Folschviller, commune de Moselle.
Les chercheurs de Nancy ont développé dans le cadre de ce projet un nouvel outil, qui est la sonde SysMoG. Elle permet une auscultation du sous-sol à partir de puits d’un diamètre intérieur de 6 cm. La suite est racontée dans un article publié sur le site The Conversation. Selon les calculs de ces scientifiques, « le gisement en Lorraine pourrait contenir jusqu’à 46 millions de tonnes d’hydrogène naturel, c’est-à-dire plus de la moitié de la production annuelle mondiale actuelle d’hydrogène gris ».
Suite à cela, FDE a déposé un permis de recherches, comme le précise ce communiqué qui remonte à mai dernier.
Une suite au projet Regalor
Grâce à cette découverte, une suite va être donnée au projet. « On entame un « REGALOR II », en collaboration avec la Française de l’Energie prochainement. On souhaiterait que ce programme débute en avril 2024 et se termine en 2027. Trois années de plus pour l’exploration, l’estimation des ressources et pour inventer les outils de l’exploitation », explique Jacques Pironon du laboratoire Georessources sur France 3.
Pour la Française de l’Energie, « l’hydrogène naturel s’inscrit ainsi dans la stratégie de développement du Groupe dans l’écosystème H2 de la Grande Région (Grand Est, Wallonie, Luxembourg, Sarre et Rhénanie-Palatine) afin de fournir une production locale d’énergies écologiquement et économiquement compétitives aux habitants, industriels et collectivités de ces territoires, importants consommateurs d’énergie. » Ce projet bénéficiera également de la future mise en service de MosaHYc porté par GRTgaz et CREOS, qui permettra le transport d’H2 via une canalisation transfrontalière 100% hydrogène », indique le groupe.