L’hydrogène au secours du climat

Créé à l’occasion du Forum de Davos, en début d’année, le Conseil de l’Hydrogène n’a pas manqué l’échéance de la COP23, qui se déroule en ce moment à Bonn (Allemagne). Le Conseil a en effet pris la parole au pavillon du développement durable, où il a présenté une étude de McKinsey. Cet événement a eu lieu en présence de Bertrand Piccard, Président de la Fondation Solar Impulse, et de personnalités dont la Secrétaire d’Etat Brune Poirson, rattachée à Nicolas Hulot.

Baptisée « Hydrogen Scaling Up », l’étude révèle que, si l’hydrogène était déployé à large échelle, il pourrait contribuer à lui seul à une réduction de 20 % des émissions de CO2 en 2050. Soit, une diminution en volume de 6 gigatonnes, par rapport aux niveaux constatés aujourd’hui.

Pour McKinsey, la demande serait au rendez-vous dès 2030 avec un potentiel de 10 à 15 millions de voitures et de 500 000 camions à hydrogène. Cette forme d’énergie ne serait pas cantonnée à la seule mobilité. Elle pourrait trouver des applications dans le stationnaire et pour le stockage d’énergies renouvelables telles que l’éolien, le solaire et toute autre forme d’électricité verte. La demande pourrait être multipliée par 10 d’ici 2050. L’étude souligne que la population mondiale va augmenter de 2 milliards d’habitants d’ici là et que l’hydrogène a donc de sérieux atouts pour répondre au défi d’un développement durable.

Mais, ce vent d’optimisme implique toutefois une adhésion des pouvoirs publics et surtout un gros coup de pouce financier. Pour déployer l’hydrogène à grande échelle, il faudrait investir 280 milliards de dollars d’ici 2030. C’est une somme substantielle, mais McKinsey pense que c’est faisable. A condition, évidemment, que les pouvoirs publics jouent sur les bons leviers au niveau de la législation et des incitations financières, et sur le long terme.

La présence de représentants de haut niveau des 18 multinationales qui composent ce Conseil, dont les Présidents de Toyota et d’Air Liquide, était là pour rassurer et montrer que la filière y croit.

*Cet organisme qui s’est formé lors du sommet de Davos en début d’année et qui regroupe notamment 18 multinationales, parmi lesquelles des constructeurs automobiles et des acteurs majeurs de l’énergie.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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