L’hydrogène oublié par la PPE ?

Le gouvernement vient de présenter la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Ce qui a le plus marqué, dans ce document, c’est la fermeture programmée de réacteurs nucléaires : 4 à 6 d’ici 2030, en plus de Fessenheim, et 14 réacteurs d’ici 2035. A cette date, le gouvernement vise une part de 50 % d’électricité nucléaire dans le mix électrique français.

La PPE fixe également pour 2028 l’objectif d’une accélération significative du rythme de développement des énergies renouvelables. Le système énergétique sera alors en capacité d’atteindre les objectifs de la loi de transition énergétique (adoptée en 2015) pour 2030. Les objectifs sont : de doubler la capacité installée des énergies renouvelables électriques en 2028 par rapport à 2017 avec une capacité installée de 102 à 113 GW en 2028, en augmentant de 50 % les capacités installées d’ici 2023 ; d’augmenter entre 40 et 59 % la production de chaleur renouvelable par rapport à 2016, avec une production de entre 218 et 247 TWh en 2028, (soit 34,5 à 39 % de la consommation de chaleur) ; de multiplier par 5 la production de gaz renouvelable par rapport à 2017, avec une
production de 32 TWh en 2028.

Il faut attendre la page 23 du dossier de presse pour voir apparaître le mot hydrogène. Il y est fait référence en tant qu’alternative au gaz naturel, grâce au power-to-gas. La stratégie française reprend ensuite les objectifs déjà cités dans le cadre du plan Hulot. C’est à à dire : un taux d’incorporation d’hydrogène décarboné dans l’hydrogène industriel de 10 % en 2023 et 20 à
40 % en 2028 ; la mise en place d’un fonds de soutien au développement de l’hydrogène doté de 100 M€ et lancer des appels à projet sur la mobilité et la production d’hydrogène à l’aide d’électrolyseurs ; prolonger la mesure de suramortissement à l’achat de véhicules hydrogène a minima dans les mêmes conditions que pour le GNV (poids lourds >3,5 t).

Et s’agissant de la mobilité hydrogène ? Il n’y est pas fait mention de façon spécifique. La France réaffirme son intention de multiplier par 5 les volumes de véhicules électriques d’ici 2022 avec 100 000 bornes de recharge (reprenant les termes du contrat de filière automobile avec la PFA). La nouveauté vient du fait que les pouvoirs publics affichent l’ambition d’avoir 1,2 million de voitures électrifiées (hybrides rechargeables et électriques) en circulation en 2023 et 4,8 millions en 2028. La fin de la vente de véhicules thermiques neufs est confirmée pour 2040.

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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