Révision de la stratégie nationale : moteurs H2, e-fuels, les infos à retenir

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Les infos à retenir de la stratégie nationale hydrogène

Le document en ligne depuis vendredi soir contient quelques annonces (mobilité, giga factories…). On fait le point pour vous.

Dans l’édito, la Première Ministre Elisabeth Borne annonce 4 nouvelles giga factories, rappelant qu’entre 2 et 3 GW de capacités d’électrolyse ont été sécurisés « grâce aux investissements portés par France 2030 et nos champions nationaux ». Elle promet aussi des « financements inédits » pour l’hydrogène naturel. Mme Borne annonce que des études vont évaluer le potentiel. Elle estime que « la France a les moyens de devenir un pionnier dans cette énergie du futur ».

A propos des infrastructures, le tracé des 500 km sera achevé à l’horizon 2026. A côté de la desserte des hubs industriels, le document stipule que des déploiements locaux seront nécessaires pour alimenter les usages intensifs de mobilité. Il indique également qu’un lien sera opéré entre le maillage territorial prévu par la directive AFIR et les hubs industriels lorsque cela est possible.

Autre point à souligner : la taxe TIRUERT (taxe incitative relative à l’utilisation de l’énergie renouvelable dans les transports) sera étendue à l’ensemble des vecteurs énergétiques et à la quasi-totalité des modes de transport. À partir du 1er janvier 2024, l’hydrogène bas carbone sera éligible avec une incitation pouvant aller jusqu’à 4 euros du kilo.

E-fuels et moteurs à combustion à l’étude

S’agissant de la mobilité, la France a dépensé 2 milliards pour assurer une offre structurée dans les domaines du routier, du maritime et de l’aérien. Elle étudie en parallèle le recours aux e-fuels (en français électro-carburants) pour une utilisation directe dans le maritime et l’aérien, de même que l’ammoniac pour les bateaux. Le soutien à la mobilité se fera non pas par segments, mais par cas d’usage. L’hydrogène devra faire la preuve de sa pertinence par rapport à la batterie. La stratégie nationale a identifié des usages professionnels et notamment intensifs pour les véhicules utilitaires, les bus, les camions et les autocars. Des cas d’usage favorables pourraient aussi se dessiner pour les engins de chantier, les engins agricoles et les véhicules off-road. La voiture particulière est clairement exclue de ce dispositif.

À noter que des solutions de motorisation par combustion à hydrogène seront étudiées par l’Etat dans le secteur routier, et de manière plus secondaire dans le maritime et le fluvial. Elles feront l’objet d’une évaluation en 2024 sur des démonstrateurs. Il est fait mention d’une perspective transitoire, en parallèle de l’accélération des piles à combustible, et d’une mise en balance. Si le coût est moindre, le rendement et le rejet de particules fines sera examiné.

Des stations pour accompagner la mobilité intensive

S’agissant des trains, les locomotives à hydrogène seront déployées sur les lignes non électrifiées et pour le fret ferroviaire. Encore une fois, la solution sera comparée par rapport à l’électrification directe et aux batteries.

Pour les stations, l’Etat annonce une démarche intégrée. La France appliquera donc la directive AFIR, qui prévoit des stations tous les 200 km et dans les noeuds urbains. La stratégie révisée prévoit aussi le déploiement d’une cinquantaine de stations avec une capacité minimale d’une tonne. Elles pourront alimenter des camions, des bus, des utilitaires et des engins off road.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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