A l’initiative de Touraine Vallée de l’Indre, une collectivité pionnière en région Centre Val de Loire, une conférence a permis de faire le point sur les ambitions de ce territoire en matière d’hydrogène, et plus globalement de la Touraine.
Il a eu le sentiment de prêcher dans le désert. Aujourd’hui, Alain Esnault, Vice-Président en charge de l’hydrogène à TVI, savoure sa victoire. Cet élu, par ailleurs maire de Sorigny, au sud de Tours, a réussi à faire adopter le projet Hy’Touraine avec l’aide de partenaires auprès de l’ADEME. Et il peut se targuer d’un bilan assez flatteur. Pour une petite communauté, c’est assez méritoire d’avoir pu faire l’acquisition de 13 Renault Kangoo H2 (alimentés par une station sur le parking du bâtiment communautaire), 15 vélos de Pragma (dont le plein se fait avec une station Atawey à Bréhémont), et depuis peu une benne à ordures à hydrogène dûment homologuée.
Ce dernier véhicule fait la fierté de la communauté de communes. C’est le fruit d’un investissement dans le cadre du projet Hector (programme de type Intererreg North West Europe), dont TVI était le seul partenaire français. La collectivité est par ailleurs impliquée dans le projet Cosmhyc Demo qui permet de tester de nouveaux compresseurs dans le cadre d’une station à plus fort volume et pouvant ravitailler des voitures comme des camions (dont la benne à ordures).
Hy’Touraine, un projet avec la métropole
La conférence organisée ce matin a permis de faire le point sur le projet Hy’Touraine qui fédère donc plusieurs partenaires dont la métropole de Tours. Le consortium comprend également le SIEIL 37 (le syndicat d’énergie départemental) et la communauté de communes de Loches Sud Touraine. Teréga et Lhyfe sont aussi associés à la démarche. Il se trouve que la Touraine a un écosystème hydrogène, avec le CEA à Monts, Powidian à La Ville Aux Dames, le projet Méthycentre à Céré la Ronde (sans oublier les essais avec le train H2 d’Alstom entre Loches et Tours).
L’objectif est de développer une station d’une capacité de 2 tonnes.jour et de 5 MW à Sorigny, produisant de l’hydrogène vert. Deux autres stations seront exploitées par la SEM (société d’économie mixte) : celle de Sorigny du projet Cosmhy Demo de 200 kg/j et une autre à Tours de 800 kg/j. Elles permettront d’alimenter des véhicules et de fournir en hydrogène un industriel local qui est STMicroelectronics. Le passage de l’autoroute A10 à proximité permet de pérenniser des usages.
Le Mans présente également sa stratégie
Venu en voisin, un représentant de la métropole du Mans (Cyril Winterberg est le chef de projet hydrogène) a parlé de l’écosystème mis en place par ce territoire. La ville va accueillir une nouvelle station cet été avec Hype (200 kg/j), qui devrait s’accompagner d’un déploiement de taxis. Elle s’implique à la fois dans les bus (où la fin du Diesel est prévue en 2030, au moins 10 bus H2 articulés de 18 m sont prévus d’ici 2025) et les bennes à ordures (13 BOM de 26 tonnes en commande groupée avec Angers et Dijon).
Bien entendu, les 24h du Mans jouent un rôle majeur, en raison de la future catégorie hydrogène de 2026 et du rôle précurseur de MissionH24. L’organisateur de la course, l’ACO*, est également un acteur majeur de l’écosystème H2, avec sa station face au circuit. Rappelons aussi que la métropole du Mans et l’ACO sont impliqués dans le projet H2Ouest avec Lhyfe pour la production et distribution d’hydrogène vert. Le Mans veut aussi développer l’électrolyse et la gazéification de la biomasse (avec Qairos) pour produire à plu grande échelle de l’hydrogène.
Vous voulez en savoir plus sur les avancées de la communauté de communes Touraine Vallée de l’Indre en matière d’hydrogène? Cet article devrait vous intéresser.
*L’Automobile Club de l’Ouest.