Comment les aéroports préparent l’arrivée de l’hydrogène

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Comment les aéroports préparent l’arrivée de l’hydrogène

La dernière table ronde des Rencontres de Roissy-Meaux Aéropôle a permis de confronter les avis des gestionnaires de plateformes aéroportuaires et des énergéticiens.

Evidemment, tout le monde avait envie d’entendre le Président d’ADP, Augustin de Romanet, pour savoir ce qu’il avait à dire sur la préparation de l’arrivée de l’hydrogène. Quelques heures plus tôt, on avait appris qu’une étude allait être lancée avec GRTGaz pour voir comment allait pouvoir être acheminé l’hydrogène vers les aéroports d’Orly et du Bourget. Il faut rappeler aussi qu’ADP et Air Liquide (également présent sur ce panel) ont fondé la toute première coentreprise spécialisée dans l’intégration de l’hydrogène dans les infrastructures aéroportuaires. Elle a pour nom « Hydrogen Airport » et propose une gamme complète de services, de l’évaluation des besoins en hydrogène à la planification logistique, en passant par les études de sécurité et les analyses des coûts.

Des besoins estimés à terme à 1 000 tonnes par jour

S’agissant des sites parisiens, M. de Romanet a indiqué que les besoins pourraient être de 1 000 tonnes par jour. Un chiffre ahurissant qui pose la question des infrastructures de transport. A ce propos, Thierry Trouvé le DG de GRTGaz a précisé que l’hydrogène transporté par ses canalisations se trouvait sous forme gazeuse. Cela nécessite donc à l’arrivée de le liquéfier. Sous forme d’hydrogène ou de ses dérivés, ce précieux carburant pourrait même venir du Havre. Le Directeur Général Adjoint d’Engie, Franck Lacroix, a évoqué le projet Salamandre qui va permettre précisément de produire du e-kérosène pour l’aviation.

En ce qui concerne Air Liquide, la Directrice de l’Innovation, Armelle Levieux, a indiqué que le groupe était capable de fournir en fonction des besoins de l’hydrogène liquide ou de l’hydrogène gazeux. Cette solution est par exemple adaptée pour les petits avions, en particulier ceux qui feront l’objet d’un retrofit. Augustin de Romanet s’attend à voir prochainement des appareils de Universal Hydrogen, ZeroAvia et Beyond Aero. Cet été, le Groupe ADP a décidé de s’allier à des pionniers de l’aviation régionale décarbonée pour accélérer l’arrivée avant 2030 d’aéronefs de 2 à 100 places à propulsion électrique ou hydrogène sur ses aérodromes et sur les aéroports de Paris-Le Bourget, Paris-Orly et Paris-Charles de Gaulle.

Une production locale dans les aéroports ?

A ce stade, ADP anticipe sur une éventuelle production locale. Des dizaines d’hectares ont été réservés autour de Roissy dans l’hypothèse où des usines de production d’hydrogène pourraient assurer un complément.

Engie a apporté également un éclairage sur la plateforme de Toulouse-Blagnac, où un électrolyseur a été installé. « La molécule d’hydrogène sera un élément cœur dans le cadre d’une transformation très large », a souligné Franck Lacroix.

Enfin, les aéroports vont accueillir des véhicules terrestres à l’hydrogène. On pense aux bus, mais il y a également les engins qui circulent sur le tarmac. A ce propos, le groupe Europe Handling a exposé sa vision de véhicules qu’il aimerait codévelopper avec des partenaires. Et il apprécierait une aide de l’ADEME dans ce domaine.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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