Les chiffres clés de l’hydrogène en France en 2023

Dès l’ouverture du salon Hyvolution, France Hydrogène a fait le point sur les principaux chiffres de l’hydrogène en France pour l’année 2023.

Avec en fond un panneau affichant les principaux indicateurs, Valérie Bouillon-Delporte et Philippe Boucly ont présenté les chiffres clés de l’hydrogène en France en 2023. D’emblée, le président de l’association a voulu mettre un terme à l’idée reçue stipulant que « La France est en retard » et que « les choses n’avancent pas ». D’autant que l’année 2023 a été très fructueuse selon lui.

Des avancées en termes de régulation

Il a commencé par aborder les développements à l’échelle européenne avec notamment les PIC (Projet d’Intérêt Commun), ou la reconnaissance du nucléaire pour produire de l’hydrogène renouvelable. La visibilité sur le coût de l’électricité étant primordiale pour le bon développement des projets, Philippe Boucly estime « qu’il faudrait arriver à 40/50€ du MWh » pour atteindre des prix de 4 à 6 € du kilos d’hydrogène. En ce sens, TIRUERT* pourrait faire office de « game-changer ». En obligeant les fournisseurs de carburants à proposer une part de leur offre en bas carbone, cette taxe permettrait une réduction pouvant aller jusqu’à 5€ du kilos d’H2. Il se réjouit que sur les 150 stations subventionnées par l’Europe, un tiers seront installées en France.

Le président de l’association s’est ensuite recentré sur la France. Il a notamment mentionné l’extension du retrofit au moteur à combustion interne à hydrogène (H2 MCI).

L’hydrogène en France : les chiffres clés de 2023

Il a souligné une croissance de 130% de capacités d’électrolyse installées (30 MW). Il y a actuellement 300 MW de projets en opération, en construction ou ayant reçue une Décision Finale d’Investissement (DFI). Cependant, il martèle que nous sommes « au pied de la falaise » car il reste 7 ans pour atteindre l’objectif de 6,5 GW en 2030.

En 2023, on dénombrait 69 stations (58 en 2022), mais elles ne sont pas toutes ouvertes au public. Il y a également 197 stations en projet moyen terme (2025-2026).

C’était ensuite au tour de la co-présidente de commenter les avancées dans la mobilité. Elle a certifié que l’offre existe bel et bien. Actuellement, 1320 véhicules sont en circulation en France, dont 59 bus (33 en 2022). À noter qu’en incluant les commandes et les intentions des collectivités, près de 750 bus pourraient être déployés d’ici 2026. Bien qu’il n’y ait que 3 camions déployés à l’heure actuelle, 400 sont en projets, dont 130 en cours de déploiement ou financés (neufs ou retrofités).

La co-présidente a également mentionné la flotte de taxis qui circule en Ile-de-France (Hype, Hysetco). Elle constitue la plus grande flotte en Europe avec plus de 500 taxis. Au sujet des VUL elle a rappelé que les principaux constructeurs automobiles ont, pour la plupart, développé une offre hydrogène en complément d’une offre à batterie. Elle a tenu à renforcer que les deux solutions sont complémentaires.

Elle a ensuite évoqué les usages stationnaires. Aujourd’hui, on compte 85 installations stationnaires opérationnelles (37 en 2022) pour une capacité de 4,6 MW. Elle est aussi revenue sur les 22 usines françaises spécialisées dans l’hydrogène. Elle a notamment nommé Symbio, Forvia ou encore McPhy.

Entre « semi-licornes » et métiers en tension

Les deux présidents ont ensuite évoqué les importantes levées de fonds d’Atawey (25 millions) ou d’EODev (46 millions). Ils ont aussi fait état des champions français à l’instar de Symbio, entreprise valorisée à plus de €900 millions.

L’hydrogène a permis la création de 6400 emplois (100 000 emplois prévus en 2030). Le développement de la filière est tel que des tensions dans le recrutement se font déjà ressentir. Il faut donc « cultiver l’attractivité de l’hydrogène » et développer les offres de formations, affirment les deux présidents. Dans le cadre du projet DEF’Hy, 340 formations ont d’ailleurs été identifiées. À ce propos, nous évoquions une nouvelle offre de formation pas plus tard que la semaine dernière.

Retour sur la révision de la Stratégie nationale hydrogène

Les deux présidents considèrent que la stratégie révisée va dans le bon sens : la France s’ouvre aux importations et les premiers permis pour investiguer l’hydrogène naturel ont été délivrés. En revanche, ils déplorent l’insuffisance des subventions à l’achat (4 000€ pour un véhicule H2).

*TIRUERT : Taxe Incitative Relative à l’Utilisation d’Énergie Renouvelable dans le Transport

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à propos de l'auteur

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Logan King

Responsable Marketing & Communication et traducteur chez H2 Today de septembre 2022 à octobre 2024.

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