Renault : une approche globale de l’hydrogène

Renault approche hydrogène

Des e-fuels au moteur à hydrogène, en passant par la pile, Renault ne néglige aucune approche. Et d’autres constructeurs se situent dans cette dynamique. 

Comme vous le savez, la marque au losange a décidé de scinder en deux ses activités : d’un côté l’électrique avec l’entité Ampère, et de l’autre le thermique avec Horse. Cette dernière entité est codétenue à parité avec le chinois Geely et va recevoir le renfort d’Aramco, dont l’expertise se situe dans les e-fuels (notamment en Formule 1, voir notre article) et l’hydrogène. L’un des partenaires est Punch Hydrocell, qui a une expertise à la fois dans les carburants synthétiques et le moteur à hydrogène. 

L’approche de Renault : e-fuels, moteur à hydrogène et PAC

En matière d’e-fuels, on peut rappeler l’engagement de Dacia qui va utiliser ce type de carburants au Dakar en 2025 (lire notre article). Il y a quelque temps, Gilles Le Borgne, le patron de l’ingénierie de Renault, déclarait à Automotive News que c’était une façon de garder la mobilité abordable. Les carburants de synthèse permettraient de conserver le moteur thermique sur certains véhicules, à condition que l’Europe revoit l’analyse du cycle de vie, et à condition qu’il y ait assez de ressources pour générer ces e-fuels. 

S’agissant du moteur H2, on sait qu’il s’agit clairement de la stratégie d’Alpine. La griffe sportive envisage de l’utiliser en compétition (aux 24 h du Mans, et possiblement un jour en Formule 1) et sur route. Voir notre dernier article sur Alpine.

Quant à la pile à combustible (PAC), elle est portée par la filiale Hyvia, en partenariat avec Plug. Le Master E-tech est désormais disponible et peut être proposé avec des stations intégrant un électrolyseur. Renault a une feuille de route à dix ans sur cette forme d’électrification, qui vient en complément de la batterie.

Une démarche similaire chez d’autres constructeurs

Trouve-t-on d’autres exemples dans l’industrie automobile ? La réponse est oui, chez Toyota. Le géant japonais, qui a précisé récemment sa stratégie (litre notre article), ne cache pas son intérêt pour les e-fuels. Et on sait qu’il s’intéresse beaucoup également au moteur à combustion, qu’il explore en compétition (et en parallèle de la pile, qu’il continue de développer pour bus, camions et autos). On pourrait en dire de même pour Stellantis. Tout comme BMW et d’autres, le groupe s’intéresse aux e-fuels. Et lors d’une récente conférence de la SIA sur le moteur à hydrogène, un de ses représentants a confié tout le bien qu’il pensait de cette solution. Rappelons que le groupe propose des utilitaires à pile à combustible.

A des degrés divers, des marques se positionnent tantôt sur les e-fuels (Ferrari), tantôt sur e-fuels et le moteur à hydrogène (Porsche).

Face au dogme du tout-électrique, qui se fragilise devant les tensions en matière de matériaux critiques et les questions qui se posent (volonté réelle des clients de passer à l’acte, capacité du réseau électrique à absorber la demande), les constructeurs étudient d’autres alternatives. Et l’hydrogène permet, sous ces trois formes, de venir enrichir le mix.

Cet article vous a plu ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

Nos derniers articles

carte interactive monde