Symbio : un acteur déjà dans la course pour la mobilité hydrogène

Philippe Rosier Symbio - Symbio mobilité hydrogène
Symbio : un acteur déjà dans la course pour la mobilité hydrogène

En préambule de l’inauguration de sa giga factory à Saint-Fons près de Lyon, le PDG de l’entreprise a pris la parole hier soir devant les journalistes. Hydrogen Today était à sa table et vous raconte.

Détendu, malgré l’enjeu (une inauguration en présence des patrons des trois actionnaires, de deux ministres plus une intervention en vidéo de Bruno Le Maire, et de plusieurs élus), Philippe Rosier a joué la carte de la pédagogie devant des représentants de la presse automobile et économique. On sentait comme une fierté de pouvoir montrer des choses. Et justement, les invités pourront voir à l’usine des véhicules (des utilitaires de Stellantis, le bolide MissionH24 et le dernier bus Hycity de Safra).

Après un rappel sur la genèse de Symbio, qui a commencé à exploiter une technologie du CEA, et qui a fait ses premières armes avec un range extender sur les Renault Kangoo électriques, M. Rosier a évoqué le rôle de Michelin (qui a pris une participation en 2014, avant de proposer à Faurecia de le rejoindre dans une joint-venture 50/50), avant de parler de la rapide transformation de l’entreprise. De 150 personnes en 2020, Symbio a vu ses effectifs grimper à 750.

Une vingtaine de clients

Sur un marché où 10 acteurs dans le monde maîtrisent la pile à combustible, la société a le sentiment d’avoir opté pour la bonne stratégie. Symbio a en effet choisi d’aborder le segment des véhicules utilitaires avec une pile de 40 kW. La gamme comprend aussi des systèmes de piles à 75, 150 et 300 kW. A plusieurs reprises, Philippe Rosier a évoqué le seuil de 50 000 systèmes par an – qu’il espère atteindre vers 2027/28 – et qui permettra de rendre la technologie plus abordable. Le pari de Symbio – et de ses actionnaires – est que la recharge va devenir de plus en plus contraignante pour les véhicules à batterie. C’est pour cela que Stellantis pousse sur les utilitaires, avec de nouveaux véhicules à venir dont ceux de la gamme Fiat (en plus de Citroën, Peugeot et Opel) mais également sur les pick-ups aux Etats-Unis.

Présent dans l’automobile, l’industriel s’investit aussi dans le bus, le retrofit (VUL, autocars) et le camion. Il prévoit même d’aller sur le bateau et le train au-delà de 2030. Symbio a lâché le chiffre de 20 clients, qui sont répartis à travers toute la planète, à l’exception notable de la Chine. Dans les mois et années qui viennent, la société fera des annonces, tant dans la mobilité légère (chariots-élévateurs) que dans la mobilité plus lourde et plus intensive.

L’infrastructure va jouer un rôle-clé

Interrogé sur la compétition avec le moteur à hydrogène, le PDG de Symbio a répondu que le rendement est de moins de 40 % pour le thermique, alors que la pile peut atteindre 60 %. « Ce n’est qu’une solution transitoire », tranche Philippe Rosier. Confiant dans le potentiel de la pile (et des 150 composants autour, dont les plaques bipolaires élaborées avec Schaeffler), l’entreprise compte sur ses partenaires. Forvia travaille par exemple sur des réservoirs qui prendront moins de place. Par ailleurs, le choix de Stellantis d’accompagner les clients professionnels avec des stations privées (comme celles que l’on trouve dans les dépôt de bus) va permettre de faciliter la recharge, en attendant que la directive AFIR ne produise son effet vers 2030. L’espoir est qu’à cette même échéance, le prix de l’hydrogène soit descendu à 5 ou 6 euros le kilo au lieu de 10 aujourd’hui.

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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