La compétition auto choisit clairement le moteur à combustion et l’hydrogène liquide

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La compétition auto choisit clairement le moteur à combustion et l’hydrogène liquide

Dans le cadre d’une journée d’étude, organisée par la SIA, l’Estaca et l’Université d’Orléans, plusieurs acteurs de la compétition (Alpine, Ligier-Bosch Engineering, Solution F) ont fait savoir qu’ils préféraient la solution du stockage sous forme liquide. Une solution qui est de toute façon poussée par la FIA, également présente à cet événement à Orléans.

À un mois des 24 h du Mans, et alors que – hasard du calendrier – Alpine vient de dévoiler l’Alpenglow Hy4, la SIA a été bien inspirée de choisir le thème de la compétition pour sa journée d’étude sur le moteur à combustion. Et il est vrai que ce thème monte en puissance. Au cours de cette journée, réservée aux ingénieurs, Bosch Engineering (partenaire de Ligier pour la JS2 RH2) et le groupe GCK (à travers sa filiale Solution F, qui a fait le V8 de la Foenix H2) ont indiqué qu’ils planchaient sur une phase deux de leurs autos, afin d’y adapter le stockage sous forme liquide. Sur un plan technique, la solution n’a que des avantages : on embarque plus d’hydrogène, les réservoirs sont plus légers et en plus on y gagne en sécurité par rapport à l’hydrogène gazeux comprimé à 700 bars.

Le rôle de la compétition pour accélérer l’adoption de l’hydrogène

Ce choix ne relève pas tout à fait du hasard. La FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) a donné un signal puissant en déclarant « vouloir concentrer ses efforts sur l’hydrogène liquide ». Or, c’est elle qui édicte les normes pour les championnats. Et à Orléans, on a appris que l’IFPEN avait réalisé une étude pour la FIA. Celle-ci souligne que la compétition automobile a un rôle à jouer pour faciliter l’adoption de l’hydrogène, à travers les différentes catégories que sont l’endurance, mais aussi le WRC (rallye), le RX (rallye-cross) et la Formule 1. Et le meilleur moyen de stockage est le liquide, l’hydrogène pouvant même jouer au passage un rôle de fluide réfrigérant pour la voiture.

L’épilogue de la journée a été une table ronde sur l’hydrogène en compétition automobile. Animée par Frédéric Charon, le Directeur Général de la SIA, elle a réuni Pierre-Jean Tardy (Alpine), Bernard Niclot (Automobile Club de l’Ouest), Victor Gasté (AVL) et Antoine Chevrier (FIA).

Bien évidemment, l’ACO a été interrogé sur son choix de privilégier la pile à combustible et l’hydrogène gazeux pour MissionH24. Bernard Niclot a répondu qu’en 2018 ces technologies paraissaient les plus mûres, en vue d’une application prévue à l’époque pour 2024. Il est vrai que depuis le contexte a changé. Le moteur à combustion a sa place à côté de la pile dans la nouvelle catégorie hydrogène prévue en 2027. « Nous ne voulons pas choisir et les 24 h du Mans favorisent l’innovation depuis leur création en 1923 », a rappelé M. Niclot. Et aujourd’hui, l’organisateur des 24 h – qui s’apprête à révéler en statique la nouvelle H24EVO le 12 juin– regarde également l’hydrogène liquide, la décision n’étant pas encore prise à ce stade.

LH2 : une décision fondée sur la sécurité

De son côté, Alpine a réaffirmé sa préférence pour l’hydrogène liquide. Il a été dit que l’Alpenglow, qui va prochainement adopter un moteur V6 (au lieu du 4 cylindres actuel) sera à terme alimentée par de l’hydrogène liquide. « On est content de la décision de la FIA, car on pousse le liquide depuis un certain temps », a déclaré à la tribune Pierre-Jean Tardy. Et de poursuivre, « ainsi, on n’a pas de problème de pression »

Et qu’en dit la FIA ? « Notre décision a été fondée sur des questions liées à la sécurité » a indiqué Antoine Chevrier. « Cela nous paraissait plus risqué avec un hydrogène gazeux à une pression de 700 bars ». Il a ensuite déclaré que « l’endurance sera un précurseur pour l’hydrogène et qu’on essaiera d’ajuster les paramètres, afin d’assurer un mouvement graduel vers l’hydrogène dans les autres catégories ».

Pour terminer, les participants à la journée de la SIA ont pu apprendre par l’ACO que 4 voitures à hydrogène participeront au tour de démo sur le circuit de la Sarthe, quelques heures avant le départ des 24 h. On en connaît trois (H24, Alpine Alpenglow HY4, Ligier JS2 RH2), l’identité de la 4ème sera bientôt révélée.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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