En marge de la présentation de ses résultats, l’avionneur européen a été interrogé sur ses ambitions en matière d’hydrogène. Il confirme la date de 2035 pour un premier avion et se félicite de voir plusieurs acteurs entrer sur ce marché.
Le timing était plutôt bien étudié. À peine quelques jours après l’annonce du projet de Bertrand Piccard de tour du monde en avion à hydrogène, auquel le groupe participe en tant que partenaire, il était assez logique de revenir sur ce mode de propulsion. Le PDG, Guillaume Faury, a tenu d’abord à commenter le nouveau défi de l’explorateur suisse : « Bertrand Piccard est quelqu’un de très inspirant en matière d’innovation mais aussi pour sa capacité à relever des défis. Il va réaliser le design de son avion et Airbus lui apportera un soutien technique ».
Un écosystème dynamique à Toulouse
Le dirigeant a ensuite fait allusion aux autres acteurs qui ont des projets dans l’hydrogène et qui, pour la plupart, sont situés à Toulouse. « Nous sommes heureux de voir de nouveaux acteurs entrer sur le terrain de l’hydrogène. Cela permet de casser le syndrome « Cela ne marchera jamais » et démontre qu’il est sérieux et possible de faire voler des avions à l’hydrogène ». Il est vrai que l’écosystème local s’investit beaucoup, à l’image d’Universal Hydrogen, Beyond Aero, Blue Spirit Aero, ou encore H3 Dynamics qui travaille sur les drones et collabore avec l’ISAE Supaero sur le défi Mermoz. De plus, la région Occitanie met en place un Technocampus Hydrogène qui servira à tous ces acteurs.
Des coopérations au-delà de l’avion
Pour sa part, Airbus avance bien sur le sujet. Le groupe évalue toujours deux technologies : la pile à combustible et le moteur à hydrogène. Le groupe maintient la date de 2035, comme cela avait été annoncé lors des Rencontres de Roissy-Meaux Aéropôle. Il prépare aussi l’arrivée de l’hydrogène dans le cadre d’accords avec des aéroports, en Suède et en Norvège. « D’autres conditions sont nécessaires au lancement d’un tel programme : le cadre réglementaire et la certification mais aussi toute la logistique de distribution de l’hydrogène vers les aéroports qui devra être assez mature », a également déclaré Guillaume Faury. « C’est la raison pour laquelle Airbus se voit comme un catalyseur de la décarbonation : autant le développement de l’avion est entre nos mains, autant nous n’avons pas la maîtrise des autres challenges », souligne le dirigeant.
L’autre chantier-phare est celui des e-fuels. À ce propos, une usine va être mise en place par le groupe Qair en Occitanie pour alimenter Airbus. Le groupe sécurise aussi ses approvisionnements, comme par exemple au Moyen-Orient.
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Source : Airbus, La Tribune